Les actes qui annulent les petites ablutions sont au nombre de 16 : sortie, par l’une des deux issues, d’urines, de liquide (pré-séminal(prostatique) ou post-urinaire), de selles ou de gaz; émissions non contrôlées de gaz, d'urine, ou veine saignante pour la femme(si cela est rare), par contre s'il s'agit de la maladie d'incontinence qui implique une fréquence soutenue alors l'ablution reste valide pour lever la gêne; profond sommeil ; toucher son propre sexe pour l’homme (toucher son pénis directement avec la paume de la main ou son côté ou avec ses doigts) [0]; pour la femme entrer son doigt dans son vagin; toucher,caresser ou embrasser[1] si on y trouve le plaisir sensuel normal ou qu’on a eu l’intention d’avoir un tel plaisir[2]; ivresse; perte de conscience; état de démence (folie); douter d'avoir eu quelque chose qui annule l'ablution (en dehors du cas du doute maladif dit waswas) et apostasie.
Ibn ‘âshir dit à ce propos :
72 Les actes qui annulent l'ablution sont au nombre de seize : | (1) uriner, (2) sortie, par l’une des deux issues, d’urine, de féces (Ghâitun) ou de vent (rîhun), ou sortie par la verge, de liquide prostatique (madhyun), (3) émissions non contrôlées (incontinence d’urine) quand elles se produisent rarement (s’il s’agit, par contre, d’une maladie : notre ablution reste valide),
Dans notre école malikite: il y a une souplesse et une dérogation pour les personnes atteintes de ce type d'épreuve (Salas):
Selon une version des malikites : l'incontinence de manière générale(la maladie dite as-salas) (qu'elle soit urinaire, gazeuse ou fecale;ou veine saignante pour la femme: 'istihâda') ne rend pas du tout les ablutions invalides. Il est seulement préférable de faire les ablutions avant chaque prière obligatoire(à cause de cela).
Si cela est permanent et vous arrive tout le temps (ne cesse jamais): dans ce cas il est inutile et non souhaitable de refaire les ablutions à cause de cette incontinence (sauf bien sûr s'il y a une autre cause qui invalide les ablutions en dehors du Salas: là il faudra obligatoirement refaire ses ablutions).
vous êtes exonéré de laver ces impuretés: si cette incontinence(Salas) est permanente (vous arrive tout le temps ou la moitié du temps ou la majeur partie du temps).
Tout cela est écrit dans la Mudawwana de Sahnûn et tout cela pour lever la difficulté.
NB:
par contre, si l'incontinence(Salas) ne se produit que rarement, ces dérogations ne s'appliquent plus: il faudra à ce moment nettoyer les impuretés et refaire la petite ablution (selon la version mashhûr de l'école).
73 (4) Ejection des selles, (5) sommeil lourd, (6) émission pré-séminale(prostatique), | (7) ivresse[3], (8) s’évanouir, (9) état de démence ou de folie, (10) émission post-urinaire,
74 (11)Toucher, caresser ou (12) embrasser si on y trouve | le plaisir sensuel normal ou qu’on a eu l’intention d’avoir un tel plaisir,
Remarque pour le fait de caresser:
Si l’attouchement se fait par-dessus un tissu épaix (et non d’un tissu léger ni directement) de la personne qui excite normalement le plaisir charnel : la petite ablution n’est pas annulée, à moins que le toucheur empoigne le membre d’autrui, bras, jambe, et vise à en éprouver du plaisir charnel, auquel cas cet acte annule la petite ablution.
Le regard (sans le toucher) porté sur une femme et qui amène la sensation du plaisir n’annule pas l’ablution sauf s’il produit un écoulement du Madhy…
S’il ressent le plaisir après le toucher et non pendant sans avoir eu l’intention du plaisir au début : dans ce cas c’est comme le regard cela n’invalide pas les petites ablutions
Si le regard (ou la pensée) produit l'écoulement du Madhy cela invalidera les petites ablutions et si ce regard(ou cette pensée) produit l'écoulement du sperme cela imposera le Ghusl.
75 (14) Une femme qui fait rentrer son doigt dans son vagin(Iltâf), un homme touchant son pénis(directement avec la paumme de la main, ou le côté de la main ou les doigts), |
(15) douter d’avoir eu quelque chose qui annule l’ablution :
(Il ne faut pas, par contre, céder au waswâs : à la maladie du doute. Celui qui est atteint de cette maladie ne doit pas renouveler ses ablutions s’il a des doutes maladifs sur quelque chose qui invalide ses ablutions(Hadath) après ses ablutions. )
(16) l’apostasie.
Quand faut-il refaire ses petites ablutions ? (Ibn abî Zayd Al-qirâwânî)
L’ablution (la petite) est obligatoire à la suite de la sortie, par l’une des deux issues, d’urine[ou de liquide post-urinaire], de féces (Ghâit) ou de vent (rîh’’), ou de la sortie par la verge, de liquide prostatique (madhy). On doit alors procéder à un lavage complet de la verge(touchée par le Madhy) [et des parties du corps et du vêtement touchées (par la souillure) ou le changer]. Le madhy est un liquide blanc et subtil émis lors de la jouissance avec érection pendant les caresses amoureuses ou au souvenir de ces caresses. Quant au wady, c'est un liquide blanc et épais émis immédiatement après la miction. Son émission entraîne la même obligation que l'urine.
Quand au sang menstruiforme (Istihâda)(et contrairement aux menstrues (hayd)), il entraîne seulement l'obligation de l'ablution. Pour la femme atteinte de pertes de ce genre et pour l'homme atteint d'incontinence d'urine, l'ablution est recommandée avant chaque prière.
L'ablution(la petite) est encore obligatoire à la suite d'obnubilation de la raison par un sommeil profond, à la suite d'un évanouissement ou de l'ivresse ou d'un excès de démence. Elle est encore rendue obligatoire par l'attouchement ou le contact corporel ou le baiser si ces gestes sont faits en vue de la jouissance (ou dans l'intention du désir), ou pour l'homme quand il s'est touché la verge(directement et sans l'intermédiaire de l'habit ou de la serviette). Si la femme touche ses propres parties sexuelles, il y a divergence sur le point de savoir si cela entraîne l'obligation de l'ablution (l'opinion prévalente est que cela n'entraîne pas l'obligation de l'ablution pour elle).
Quand au maniyy (sperme), c’est le liquide jaillissant qui sort au moment de la jouissance majeure dans le coït. Son odeur rappelle celle du pollen du palmier mâle. Le liquide (sexuel) émis par la femme est un liquide subtil et jaune dont l’émission nécessite la purification de tout le corps par lavage, comme à la suite des menstrues (hayd).
La purification par lavage (ghusl ou la grande ablution) est obligatoire, comme nous l’avons dit, à la suite de l’émission de sperme avec jouissance et ce pendant le sommeil ou à l’état de veille, tant par l’homme que par la femme. Elle est encore obligatoire lors de la cessation de l’écoulement du sang des menstrues ou des lochies (nifâs) ou par suite de l’intromission (de la totalité) du gland dans les parties sexuelles ou érotogènes même sans éjaculation.
Notes:
[0]S’il le touche par-dessus l’habit ou la serviette, l’ablution restera valide.
[1]Ce qui est connu dans notre école c'est que le baiser sur la bouche de la femme annule la petite ablution dans tous les cas.
Pour le toucher:
Si l’attouchement se fait par-dessus un tissu épaix (et non d’un tissu léger ni directement) de la personne qui excite normalement le plaisir charnel : la petite ablution n’est pas annulée, à moins que le toucheur empoigne le membre d’autrui, bras, jambe, et vise à en éprouver du plaisir charnel, auquel cas cet acte annule la petite ablution.
Le regard(sans le toucher) porté sur une femme et qui amène la sensation du plaisir n’annule pas l’ablution sauf s’il produit un écoulement du Madhy…
S’il ressent le plaisir après le toucher et non pendant sans avoir eu l’intention du plaisir au début : dans ce cas c’est comme le regard cela n’invalide pas les petites ablutions
Si le regard (ou la pensée) produit l'écoulement du Madhy cela invalidera les petites ablutions et si ce regard(ou cette pensée) produit l'écoulement du sperme cela imposera le Ghusl.
[2]Celui qui embrasse son enfant, celui qui touche une petite fille de 5 ans par exemple ou une vielle femme qu'on ne désire pas: son ablution reste valide.
Pour le fait de toucher(en saluant par exemple) une femme Mahram (soeur, tante,mére..) sans ressentir du plaisir, l'ablution reste valide aussi.
[3]Selon des savants contemporains,le vin est une najâsa morale et ce n’est point une najâsa matérielle. Selon l'école malikite et selon la majorité des savants le vin est une najâsa morale et physique.