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Doctrine Malikite


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Ibn 'âshir: "L'essentiel de la religion musulmane: Tawhîd, Fiqh et spiritualité, 2éme édition"


(Al-murshid Al-mu'în 'alâ Ad-Darûrî Min 'Ulûm ed-Dîn d'Ibn 'âshir)

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d'Ibn Abî Zayd Al-qirâwânî

Biographie:

L'Imam Mâlik - Sa vie et son époque, ses opinions et son fiqh d'Abou Zahra aux éditions Al-qalam


Nous remercions l'aimable partenariat:

 

Des éditions Iqra Iqrafrance.com

 

De Imusk imusk.fr

 

De El bab éditions elbab-distribution.fr

 

Et de l'édition Selsabil SELSABIL

Réflexion sur la différence et la division



La différence comme on a vu dans les premiers chapitres peut être une richesse et impose le respect de l’autre, et ce quelque soit le statut de cette différence licite ou illicite.

Les savants sunnites ont divergé par rapport à plusieurs sujets concernant les branches de la religion.
La naissance des quatre doctrines est une expression d’une différence légale et justifiée en jurisprudence.


La bonne question qui s’impose est : quelle est la différence admise par la religion et celle qui n’est pas admise ?

Pour répondre très précisément à cette question capitale on distingue deux grandes classes de statuts des ordres légaux :

1.« Qat ‘iyy Ath-thubût wa Ad-dilâla » : il s’agit de tout ordre du Coran ou de la sunna authentique qui est ferme explicite et qui n’admet qu’un sens unique et clairement attesté par le Prophète (paix et salut sur lui) ou ses compagnons et/ou unanimement admis par tous les savants. Exemples : « le fait de laver le visage et les pieds est une obligation dans les ablutions humides », « le fait d’accomplir les cinq prières quotidiennes », les piliers du dogme : comme l’unicité de Dieu, Sa non ressemblance à Ses créatures, Sa science ancienne, Sa puissance, Sa volonté…Ce sont en général, des sujets qui forment le noyau dur et les bases incontestables de l’Islam. Pour cette catégorie, la différence n’est pas admise.

2. «Zaniyy Ath-thubût aw Ad-dilâla» : Ce qui n’est pas « Qat ‘iyy Ath-thubût wa Ad-dilâla », c'est-à-dire qu’il n’existe aucun texte authentique de la tradition (Coran , Sunna, paroles de compagnons) et aucun consensus des savants sur ce sujet ; ou que le texte authentique à leur propos admette plusieurs interprétations possibles (par les savants compétents)…Ainsi, les outils de l’ « Ijtihâd » (de l’effort juridique) s’appliquent à ces sujets (Ces outils seront utilisés exclusivement et uniquement par les savants compétents). Il est interdit chez les quatre doctrines sunnites, à quiconque qui n’a pas atteint le degré de l’Ijtihâd absolu de statuer à propos de ces sujets. Voir les conditions de l’Ijtihâd dans le chapitre « suivre une doctrine ».

Ainsi, le Muqallid (le musulman qui n’a pas atteint le statut de savant et qui n’a pas les compétences intellectuelles, scientifiques et spirituelles pour statuer sur les sujets nouveaux et/ou interpréter les textes sacrés) doit obligatoirement suivre un savant. Nos savants disent à ce propos : « celui qui suit un savant, Dieu ne lui reprochera rien au jour du jugement ». En fait, le savant selon le Hadîth, même s’il se trompe, aura au minimum une récompense pour son Ijtihâd.

Si le musulman Muqallid commence de son propre chef à statuer sur les sujets, il doit être puni par la loi ; car il met en cause par cet acte irresponsable, la stabilité de la communauté et contribue à provoquer la Fitna et la division interdite en Islam.

Si la différence justifiée constitue une richesse et une ouverture, elle doit se faire dans le respect des avis des autres et dans un esprit d’amour et de fraternité loin de tout sectarisme ou exclusion de l’autre. Cette différence ne doit nullement amener à établir des clans ou à se disputer ou à engendrer la haine… Citons l’exemple des savants des quatre doctrines qui se respectaient et se considéraient entre eux, malgré la différence qui concernent plusieurs branches de la religion, telle la différence dans certaines sunan de la prière obligatoire ou même la façon de son accomplissement (position des mains, bouger l’index ou non dans le Tashahhud, faire un Salam ou deux Salam à la fin de la prière …)
Il en est de même pour la lecture du Coran « Al-qirâ’ât » qui se différencie en sept lectures admises (ou dix).

Toute différence qui engendre une haine et une exclusion de l’autre est considérée comme une division dangereuse.Il faut respecter l’autre(son frère) pour pouvoir échanger convenablement avec lui.
Il faut savoir respecter les créatures d'Allah.
En ces temps de paix que nous vivons (grâce à Allah), l’échange fructueux (entre les humains) avec ses convenances est le seul garant de la bonne et sage communication de la vérité et des belles valeurs de l'Islam. Donner aussi et surtout exemple de soi même par un comportement exemplaire constitue une forme éminente de cette bonne communication (Da‘wa).

Le Takfîr (voir le chapitre des sectes égarées est un danger qui menace l’unité sacrée des musulmans, il est généralement le mauvais fruit de la division et du non respect de l’autre.

Seul le juge (Al-qâdî) peut statuer si telle personne est Kâfir (s’il y a un intérêt à cela).
La règle générale de base est la suivante : toute personne qui atteste que Dieu est unique et que Muhammad (paix et salut sur lui) est son dernier Messager et qui ne nie aucun des piliers de l’Islam, ne peut sous aucun prétexte être considéré comme Kâfir. Il reste musulman même s’il commet les pêchers. Pour le pêcheur, il y a la porte ouverte du repentir sincère qui lui permet d’effacer tous les pêchers même les plus grands…

Dieu seul connaît les secrets des cœurs, et au jour dernier, Il décidera de pardonner à qui Il veut et de châtier qui Il veut : en fonction de l’intention et de la foi de chacun…

Il convient donc à tout musulman sincère de ne jamais juger les gens ou les mépriser ou les insulter ou les accuser. Il doit avoir toujours le bon jugement et la meilleure interprétation possible de tout ce qu’il peut voir ou entendre. Il ne doit jamais dévoiler les défauts et les failles des autres. Enfin, le respect mutuel est un garant de la cohésion et de l’union de cette communauté : malgré toutes les différences, on doit donc s’aimer, échanger et s’entraider pour le bien de l’humanité. Le bon conseil (an-Nasîha wa al-Maw‘izat al-Hasana) avec ses conditions et ses convenances fait partie de l’échange « essentiel » pour réformer l’individu et la société.


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