Dieu exalté soit-il dit dans le Coran: « Interrogez, si vous ne savez pas, ceux qui détiennent la connaissance en la matière (les gens de l’invocation ou du Rappel ou du Livre) »[1]
Les trois premiers siècles de l’Islam sont les siècles de référence[2] pour les musulmans, c’est au cours de cette période bénie que les quatre doctrines (établies sur des bases saines et solides) sont nées.
Si le musulman grandit dans un pays dans lequel tous les savants suivent un même rite doctrinal, il lui est fortement recommandé de suivre la doctrine dominante dans son pays, qui est en réalité la doctrine des savants de ce pays.
Un Muqallid (un musulman qui n’a pas les compétences scientifiques, intellectuelles et spirituelles pour interpréter les textes traditionnels) ne peut en aucun cas se permettre de produire des Fatwa[3] et de se construire lui-même pour lui ou pour les autres « une doctrine sur mesure » !Chaque musulman doit suivre la doctrine des savants et des ancêtres pieux, c’est là le sens du verset -cité ci-dessus- et la garantie contre l’anarchie en matière de jurisprudence. C’est le moyen surtout de préserver sa foi et d’éviter les chemins glissants des sectes et des idéologies.
Cependant, le musulman ne doit pas faire preuve d’intolérance vis-à-vis des autres rites ou doctrines ni les mépriser.
Le prophète (paix et salut sur lui) dit : « La différence de ma communauté est une miséricorde »[4]: il veut dire par là la différence d’opinions dans les branches de cette religion (traduite par les doctrines) et non pas au sujet des piliers (comme le dogme …)
La différence d’opinions (entre les savants) concernant les branches de cette religion (qui se traduit par les doctrines) est licite et constitue même une richesse : celui qui suit un savant de la religion (‘âlim), Dieu ne lui reprochera rien le jour du jugement[5].
Dans la sunna : de nombreux exemples montrent que les compagnons ont appris grâce au Prophète (paix et salut sur lui) que la différence était possible dans les branches de la religion et qu’elle fait même partie de la nature humaine et de l’œuvre de Dieu : on cite comme exemple celui ci:
« Un jour de guerre, le Prophète (paix et salut sur lui) s’adresse aux compagnons qui allaient faire le voyage pour rencontrer l’ennemi, en leur disant : « Vous ne ferez la prière de ‘Asr qu’au village de Banû Qurayda »
Chemin faisant, et voyant que le soleil allait bientôt se coucher, une partie des compagnons a interprété (compris) la parole du Prophète (paix et salut sur lui) comme une indication qu’il fallait que la prière de ‘Asr soit accomplie avant l’arrivée au village et ils ont alors accompli cette prière de suite. L’autre partie a compris qu’il ne fallait faire la prière de ‘Asr qu’une fois au village ; et ils sont arrivés très tard la nuit à ce village et y ont accompli la prière…
Les compagnons étaient très embarrassés et de retour chez le Prophète (paix et salut sur lui), il donna raison aux deux parties et accepta les deux interprétations[6].
Les savants se basent sur cet événement pour dire que les interprétations sont toutes justes tant qu’elles proviennent de savants compétents qui connaissent les règles et piliers de la religion et les outils de la jurisprudence (comme c’est le cas des compagnons).
De même : on peut citer l’exemple d’‘Umar Ibn al-Khattâb qui entendit quelqu’un réciter le Coran d’une façon très différente de la sienne. Très en colère, ‘Umar traîna l’homme devant le Prophète (paix et salut sur lui) en lui ordonnant de réciter les versets qu’il avait récités auparavant ; et le Prophète (paix et salut sur lui) approuva sa lecture. ‘Umar se sentit très embarrassé et le Prophète (paix et salut sur lui) dit alors : « Ce livre m’a été révélé suivant sept lettres » [7]
ثبت عن النبي صلى الله عليه وسلم كما ورد في حديث عمر بن الخطاب مع هشام بن حكيم بن حزام ففي صحيح البخاري أن عمر بن الخطاب قال : سمعت هشام بن حكيم بن حزام يقرأ في الصلاة سورة الفرقان في حياة رسول الله فاستمعت لقراءته فإذا هو يقرأ على حروف كثيرة لم يقرئنيها رسول الله ، فكدت أساوره في الصلاة فتصبرت حتى سلم فلببته بردائه فقلت : من أقرأك هذه السورة التي سمعتك تقرأ ؟ قال : أقرأنيها رسول الله ، فقلت : كذبت فإن رسول الله أقرأنيها على غير ما قرأت ، فانطلقت به أقوده إلى رسول الله فقلت : إني سمعت هذا يقرأ سورة الفرقان على حروف لم تقرئنيها ، فقال رسول الله : اقرأ يا هشام فقرأ عليه القراءة التي سمعته يقرأ فقال رسول الله " كذلك أنزلت " ، ثم قال اقرأ يا عمر فقرأت القراءة التي أقرأني فقال رسول الله " كذلك أنزلت إن هذا القرآن أنزل على سبعة أحرف فاقرءوا ما تيسر منه " اهـ
La langue arabe n’est pas prononcée de la même façon et la phonétique change d’un pays à l’autre et d’une région à l’autre. Cette différence est aussi une richesse et une miséricorde.
On cite également le développement de la science de la récitation du Coran « ‘Ilmu Al-qirâât » (7 ou 10 lectures authentiques: méthode Warsh pour les Maghrébin, méthode Hafs pour les orientaux, Qâlûn pour la Lybie….).
Ainsi, les gens de Warsh doivent respecter, reconnaître et approuver les gens de Hafs, les malikites doivent respecter et approuver les hanbalites ou les hanafites ou les Shâfi‘ites dans une ambiance d’amour et de fraternité…
Cliquez ici pour la Fatwa du Sheikh mauritanien Murabtal Hadj sur le devoir de suivre Une école reconnue parmi les quatre écoles.
Cliquez ici pour la Fatwa du Sheikh Nuh Ha Mim Keller, "pourquoi les musulmans suivent un madhhab".
Notes de bas de page:
[1] Coran 16/43.
[2] Abu Hurayra a dit : le prophète (paix et salut sur lui) a dit : « le meilleur des siècles est le mien puis celui qui le suit puis celui qui le suit… » : rapporté par Al-bukhârî, Hadîth 1175 (p 471) le livre des témoignages « le sommaire du sahih al-bukhârî » par L’Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi (Tome II). et par l’Imam Ahmad dans son Musnad.
[3] La Fatwa consiste en une interprétation (ou une compréhension) du texte traditionnel en vue de statuer sur un sujet ou émettre un ordre légal (voir le sous chapitre B).
[4] A propos de ce Hadîth voir: "Al-jâmi' li ahkâmi al-qurân" d'Al-qurtubî; tome 4 page 151 et As-sayûtî dans al-jâmi' as-saghîr(288) page 24: où ce hadîth est bien expliqué.
[5] Voici un extrait de la Fatwa du Sheikh mauritanien Murabtal Hadj sur le fait de suivre un des quatre Madhhabs (doctrine, école) autorisés (traduit par Hamza Yusuf Hanson) : Je réponds que le suivi d’une doctrine reconnue (taqlid) est obligatoire pour quiconque n’est pas un mujtahid absolu. Je vais mentionner, si Allah le permet, toutes les conditions préalables à un tel rang. [Sidi Abdullah Ould Hajj Ibrahim] a dit dans son Maraqi as-Sa’ud :
« [Le taqlid] est nécessaire pour tout autre que celui qui a atteint le rang de l’ijtihad absolu. Et ce, même s’il est un [mujtahid] limité qui est incapable [d’accomplir un ijtihâd absolu].»
Commentant ce passage, [Sidi ‘Abdullah] dit dans Nasru al-bunud : « Cela signifie que le taqlid est une obligation pour quiconque n’est pas un mujtahid absolu même s’il a atteint le rang partiel de l’ijtihâdmuqayyad (conditionné)… [Jusqu’à ce qu’il dise], « et demandez aux gens du rappel, si vous ne savez pas. » : Coran 16/43 »
Il a également dit : « [Quant à] la nécessité de s’attacher à un madhhab spécifique, les [savants] ont mentionné que cela est obligatoire pour quiconque présente un manque [dans les conditions de l’ijtihâd]. »
Il dit dans le Nashru al-bunud : « Cela signifie qu’il incombe à quiconque n’a pas atteint le degré de l’ijtihâd absolu de suivre un madhhab spécifique. »
Sidi Abdullah dit encore dans Maraqi as-Sa’ud: « Le consensus aujourd’hui s’est établi sur les quatre, et tous ont interdit d’en suivre un [quelconque] autre».
Il dit dans Nashru al-bunnud : « Ceci signifie que le consensus des savants d’aujourd’hui est de dire qu’il y’a quatre écoles de pensées, et je réfère aux écoles de Mâlik, Abû Hanîfa, Shâfi‘î et Ahmad [ibn Hanbal]. En vérité, la totalité des savants ont interdit de suivre toute autre école d’un mujtahid absolu indépendant depuis le huitième siècle quand l’école de Dâwûd az-Zâhirî est morte, et ce jusqu’au 12 ème et les siècles suivants ... »
Dans le chapitre concernant le raisonnement par déduction dans le Maraqi as-sa’ud, [Sidi ‘Abdullah] dit : « Et quant à celui qui n’est pas un mujtahid, baser ses actions directement sur une preuve scripturaire première [Coran et hadîth] n’est pas admissible. »
Il dit dans Nashru al-bunnud : « Cela signifie qu’il est interdit à quiconque n’est pas un mujtahid de baser ses actions directement sur un texte du Livre ou de la Sunna même si la transmission est authentique, à cause de la forte probabilité qu’il y ait d’autres considérations comme l’abrogation, la limitation, la spécificité à certaines situations, et d’autres facteurs de ce type que nul autre qu’un mujtahid ne peut complètement appréhender avec précision. Donc rien ne peut le protéger d’Allah Exalté à part suivre un mujtahid. L’Imam al-Qarafi [Ahmad Ibn Idris Shihâbu ed-dîn as-Sanhaji al-Qarâfi al-Mâlikî est né en Egypte au septième siècle, et y est mort en 684. Il est l’un des plus grands savants Malékites qui n’aient jamais vécu et est tout spécialement connu pour son travail sur la méthodologie et la loi (usûl al-fiqh). Il était un maître en langue Arabe et a produit des travaux remarquables en grammaire. Son livre adh-Dhakhîra est un ouvrage magistral de 14 volumes publiés récemment aux Emirats qui examine le fiqh Malékite avec des preuves des sources de l’usûl (les piliers de la religion). Il est enterré à Qarâfi en Egypte près de l’Imâm ash-Shafi‘î. Qu’Allah leur fasse miséricorde à tout les deux.] a dit : ‘Et prenez garde à ne pas agir comme certains étudiants le font quand ils raisonnent directement a partir d’un hadîth, alors qu’ils ne savent même pas son authenticité, et laissant de coté ce qui a été mentionné [par les Imams] concernant les subtilités qu’ils impliquent ; en faisant cela, ils se sont égarés et ont égarés d’autres avec eux. Et quiconque interprète un verset ou un hadith d’une manière qui en change le sens originel, sans preuve [dalîl] est un kâfir (mécréant).’ » Voir « Nashur al bunud ‘ala maraqi as-sa’ud, kitab al ijtihad fi al-furu’u » (1409 de l’hègire. Beyrut: Maktabat al-Kutub. p.309)
Quant aux conditions de l’ijtihâd absolu et indépendant, elles sont mentionnées dans le Maraqi as sa’ud :
« Le mujtahid doit être d’une extrême intelligence par nature, et il y’a désaccord au sujet de celui qui est connu pour rejeter le raisonnement par analogie [qiyâs] »
« Il doit connaître les responsabilités [juridiques] à travers des preuves intellectuelles sauf si une preuve clairement transmise indique le contraire (car toute chose est considérée comme licite tant qu’il n’existe pas de texte clair de la tradition qui prouve le contraire : là il faut utiliser les outils du droit musulman (qiyâs ou istihsân) par le mujtahid pour trancher) ».
« [Les sciences de la] grammaire, de la prosodie, de la philologie, combinées à celles de l’usul et de la rhétorique doivent être en sa maîtrise. »
« Selon les gens de la précision, [il doit savoir] où peuvent être trouvés les jugements sans la condition d’avoir mémorisés les textes eux-mêmes. »
« [Tout cela doit être appris] avec une maîtrise d’au moins un niveau moyen. Il doit également connaître les sujets sur lesquels il y’a consensus. »
« [De plus il doit connaître] des sujets plus pointus telles que la condition des hadîths uniques, et ce qui fait l’autorité d’un grand nombre de transmissions ; [la connaissance] de ce qui est authentique et de ce qui est faible est aussi requise. »
« La connaissance de ce qui a été abrogé et de ce qui abroge, de même que les contextes dans lesquels tel verset a été révélé ou tel hadîth transmis est également une condition qui doit être remplie. »
« Le statut des narrateurs ou des compagnons [doit aussi être connu]. Alors, tu peux suivre quiconque remplit les conditions mentionnées selon l’opinion la plus authentique. »
[6] Tradition rapportée par Al-Bukhârî selon Ibn ‘Umar, Hadîth 526 (p 207) : le livre de la crainte (12): « le sommaire du sahîh al-bukhârî » par L’Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi (Tome I). Voir aussi :« hayât as-sahâba » (la vie des compagnons) de Kandahlâwî, entre autre.
[7] Al-Bukhârî et Muslim.
Les trois premiers siècles de l’Islam sont les siècles de référence[2] pour les musulmans, c’est au cours de cette période bénie que les quatre doctrines (établies sur des bases saines et solides) sont nées.
Si le musulman grandit dans un pays dans lequel tous les savants suivent un même rite doctrinal, il lui est fortement recommandé de suivre la doctrine dominante dans son pays, qui est en réalité la doctrine des savants de ce pays.
Un Muqallid (un musulman qui n’a pas les compétences scientifiques, intellectuelles et spirituelles pour interpréter les textes traditionnels) ne peut en aucun cas se permettre de produire des Fatwa[3] et de se construire lui-même pour lui ou pour les autres « une doctrine sur mesure » !Chaque musulman doit suivre la doctrine des savants et des ancêtres pieux, c’est là le sens du verset -cité ci-dessus- et la garantie contre l’anarchie en matière de jurisprudence. C’est le moyen surtout de préserver sa foi et d’éviter les chemins glissants des sectes et des idéologies.
Cependant, le musulman ne doit pas faire preuve d’intolérance vis-à-vis des autres rites ou doctrines ni les mépriser.
Le prophète (paix et salut sur lui) dit : « La différence de ma communauté est une miséricorde »[4]: il veut dire par là la différence d’opinions dans les branches de cette religion (traduite par les doctrines) et non pas au sujet des piliers (comme le dogme …)
La différence d’opinions (entre les savants) concernant les branches de cette religion (qui se traduit par les doctrines) est licite et constitue même une richesse : celui qui suit un savant de la religion (‘âlim), Dieu ne lui reprochera rien le jour du jugement[5].
Dans la sunna : de nombreux exemples montrent que les compagnons ont appris grâce au Prophète (paix et salut sur lui) que la différence était possible dans les branches de la religion et qu’elle fait même partie de la nature humaine et de l’œuvre de Dieu : on cite comme exemple celui ci:
« Un jour de guerre, le Prophète (paix et salut sur lui) s’adresse aux compagnons qui allaient faire le voyage pour rencontrer l’ennemi, en leur disant : « Vous ne ferez la prière de ‘Asr qu’au village de Banû Qurayda »
Chemin faisant, et voyant que le soleil allait bientôt se coucher, une partie des compagnons a interprété (compris) la parole du Prophète (paix et salut sur lui) comme une indication qu’il fallait que la prière de ‘Asr soit accomplie avant l’arrivée au village et ils ont alors accompli cette prière de suite. L’autre partie a compris qu’il ne fallait faire la prière de ‘Asr qu’une fois au village ; et ils sont arrivés très tard la nuit à ce village et y ont accompli la prière…
Les compagnons étaient très embarrassés et de retour chez le Prophète (paix et salut sur lui), il donna raison aux deux parties et accepta les deux interprétations[6].
Les savants se basent sur cet événement pour dire que les interprétations sont toutes justes tant qu’elles proviennent de savants compétents qui connaissent les règles et piliers de la religion et les outils de la jurisprudence (comme c’est le cas des compagnons).
De même : on peut citer l’exemple d’‘Umar Ibn al-Khattâb qui entendit quelqu’un réciter le Coran d’une façon très différente de la sienne. Très en colère, ‘Umar traîna l’homme devant le Prophète (paix et salut sur lui) en lui ordonnant de réciter les versets qu’il avait récités auparavant ; et le Prophète (paix et salut sur lui) approuva sa lecture. ‘Umar se sentit très embarrassé et le Prophète (paix et salut sur lui) dit alors : « Ce livre m’a été révélé suivant sept lettres » [7]
ثبت عن النبي صلى الله عليه وسلم كما ورد في حديث عمر بن الخطاب مع هشام بن حكيم بن حزام ففي صحيح البخاري أن عمر بن الخطاب قال : سمعت هشام بن حكيم بن حزام يقرأ في الصلاة سورة الفرقان في حياة رسول الله فاستمعت لقراءته فإذا هو يقرأ على حروف كثيرة لم يقرئنيها رسول الله ، فكدت أساوره في الصلاة فتصبرت حتى سلم فلببته بردائه فقلت : من أقرأك هذه السورة التي سمعتك تقرأ ؟ قال : أقرأنيها رسول الله ، فقلت : كذبت فإن رسول الله أقرأنيها على غير ما قرأت ، فانطلقت به أقوده إلى رسول الله فقلت : إني سمعت هذا يقرأ سورة الفرقان على حروف لم تقرئنيها ، فقال رسول الله : اقرأ يا هشام فقرأ عليه القراءة التي سمعته يقرأ فقال رسول الله " كذلك أنزلت " ، ثم قال اقرأ يا عمر فقرأت القراءة التي أقرأني فقال رسول الله " كذلك أنزلت إن هذا القرآن أنزل على سبعة أحرف فاقرءوا ما تيسر منه " اهـ
La langue arabe n’est pas prononcée de la même façon et la phonétique change d’un pays à l’autre et d’une région à l’autre. Cette différence est aussi une richesse et une miséricorde.
On cite également le développement de la science de la récitation du Coran « ‘Ilmu Al-qirâât » (7 ou 10 lectures authentiques: méthode Warsh pour les Maghrébin, méthode Hafs pour les orientaux, Qâlûn pour la Lybie….).
Ainsi, les gens de Warsh doivent respecter, reconnaître et approuver les gens de Hafs, les malikites doivent respecter et approuver les hanbalites ou les hanafites ou les Shâfi‘ites dans une ambiance d’amour et de fraternité…
Cliquez ici pour la Fatwa du Sheikh mauritanien Murabtal Hadj sur le devoir de suivre Une école reconnue parmi les quatre écoles.
Cliquez ici pour la Fatwa du Sheikh Nuh Ha Mim Keller, "pourquoi les musulmans suivent un madhhab".
Notes de bas de page:
[1] Coran 16/43.
[2] Abu Hurayra a dit : le prophète (paix et salut sur lui) a dit : « le meilleur des siècles est le mien puis celui qui le suit puis celui qui le suit… » : rapporté par Al-bukhârî, Hadîth 1175 (p 471) le livre des témoignages « le sommaire du sahih al-bukhârî » par L’Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi (Tome II). et par l’Imam Ahmad dans son Musnad.
[3] La Fatwa consiste en une interprétation (ou une compréhension) du texte traditionnel en vue de statuer sur un sujet ou émettre un ordre légal (voir le sous chapitre B).
[4] A propos de ce Hadîth voir: "Al-jâmi' li ahkâmi al-qurân" d'Al-qurtubî; tome 4 page 151 et As-sayûtî dans al-jâmi' as-saghîr(288) page 24: où ce hadîth est bien expliqué.
[5] Voici un extrait de la Fatwa du Sheikh mauritanien Murabtal Hadj sur le fait de suivre un des quatre Madhhabs (doctrine, école) autorisés (traduit par Hamza Yusuf Hanson) : Je réponds que le suivi d’une doctrine reconnue (taqlid) est obligatoire pour quiconque n’est pas un mujtahid absolu. Je vais mentionner, si Allah le permet, toutes les conditions préalables à un tel rang. [Sidi Abdullah Ould Hajj Ibrahim] a dit dans son Maraqi as-Sa’ud :
« [Le taqlid] est nécessaire pour tout autre que celui qui a atteint le rang de l’ijtihad absolu. Et ce, même s’il est un [mujtahid] limité qui est incapable [d’accomplir un ijtihâd absolu].»
Commentant ce passage, [Sidi ‘Abdullah] dit dans Nasru al-bunud : « Cela signifie que le taqlid est une obligation pour quiconque n’est pas un mujtahid absolu même s’il a atteint le rang partiel de l’ijtihâdmuqayyad (conditionné)… [Jusqu’à ce qu’il dise], « et demandez aux gens du rappel, si vous ne savez pas. » : Coran 16/43 »
Il a également dit : « [Quant à] la nécessité de s’attacher à un madhhab spécifique, les [savants] ont mentionné que cela est obligatoire pour quiconque présente un manque [dans les conditions de l’ijtihâd]. »
Il dit dans le Nashru al-bunud : « Cela signifie qu’il incombe à quiconque n’a pas atteint le degré de l’ijtihâd absolu de suivre un madhhab spécifique. »
Sidi Abdullah dit encore dans Maraqi as-Sa’ud: « Le consensus aujourd’hui s’est établi sur les quatre, et tous ont interdit d’en suivre un [quelconque] autre».
Il dit dans Nashru al-bunnud : « Ceci signifie que le consensus des savants d’aujourd’hui est de dire qu’il y’a quatre écoles de pensées, et je réfère aux écoles de Mâlik, Abû Hanîfa, Shâfi‘î et Ahmad [ibn Hanbal]. En vérité, la totalité des savants ont interdit de suivre toute autre école d’un mujtahid absolu indépendant depuis le huitième siècle quand l’école de Dâwûd az-Zâhirî est morte, et ce jusqu’au 12 ème et les siècles suivants ... »
Dans le chapitre concernant le raisonnement par déduction dans le Maraqi as-sa’ud, [Sidi ‘Abdullah] dit : « Et quant à celui qui n’est pas un mujtahid, baser ses actions directement sur une preuve scripturaire première [Coran et hadîth] n’est pas admissible. »
Il dit dans Nashru al-bunnud : « Cela signifie qu’il est interdit à quiconque n’est pas un mujtahid de baser ses actions directement sur un texte du Livre ou de la Sunna même si la transmission est authentique, à cause de la forte probabilité qu’il y ait d’autres considérations comme l’abrogation, la limitation, la spécificité à certaines situations, et d’autres facteurs de ce type que nul autre qu’un mujtahid ne peut complètement appréhender avec précision. Donc rien ne peut le protéger d’Allah Exalté à part suivre un mujtahid. L’Imam al-Qarafi [Ahmad Ibn Idris Shihâbu ed-dîn as-Sanhaji al-Qarâfi al-Mâlikî est né en Egypte au septième siècle, et y est mort en 684. Il est l’un des plus grands savants Malékites qui n’aient jamais vécu et est tout spécialement connu pour son travail sur la méthodologie et la loi (usûl al-fiqh). Il était un maître en langue Arabe et a produit des travaux remarquables en grammaire. Son livre adh-Dhakhîra est un ouvrage magistral de 14 volumes publiés récemment aux Emirats qui examine le fiqh Malékite avec des preuves des sources de l’usûl (les piliers de la religion). Il est enterré à Qarâfi en Egypte près de l’Imâm ash-Shafi‘î. Qu’Allah leur fasse miséricorde à tout les deux.] a dit : ‘Et prenez garde à ne pas agir comme certains étudiants le font quand ils raisonnent directement a partir d’un hadîth, alors qu’ils ne savent même pas son authenticité, et laissant de coté ce qui a été mentionné [par les Imams] concernant les subtilités qu’ils impliquent ; en faisant cela, ils se sont égarés et ont égarés d’autres avec eux. Et quiconque interprète un verset ou un hadith d’une manière qui en change le sens originel, sans preuve [dalîl] est un kâfir (mécréant).’ » Voir « Nashur al bunud ‘ala maraqi as-sa’ud, kitab al ijtihad fi al-furu’u » (1409 de l’hègire. Beyrut: Maktabat al-Kutub. p.309)
Quant aux conditions de l’ijtihâd absolu et indépendant, elles sont mentionnées dans le Maraqi as sa’ud :
« Le mujtahid doit être d’une extrême intelligence par nature, et il y’a désaccord au sujet de celui qui est connu pour rejeter le raisonnement par analogie [qiyâs] »
« Il doit connaître les responsabilités [juridiques] à travers des preuves intellectuelles sauf si une preuve clairement transmise indique le contraire (car toute chose est considérée comme licite tant qu’il n’existe pas de texte clair de la tradition qui prouve le contraire : là il faut utiliser les outils du droit musulman (qiyâs ou istihsân) par le mujtahid pour trancher) ».
« [Les sciences de la] grammaire, de la prosodie, de la philologie, combinées à celles de l’usul et de la rhétorique doivent être en sa maîtrise. »
« Selon les gens de la précision, [il doit savoir] où peuvent être trouvés les jugements sans la condition d’avoir mémorisés les textes eux-mêmes. »
« [Tout cela doit être appris] avec une maîtrise d’au moins un niveau moyen. Il doit également connaître les sujets sur lesquels il y’a consensus. »
« [De plus il doit connaître] des sujets plus pointus telles que la condition des hadîths uniques, et ce qui fait l’autorité d’un grand nombre de transmissions ; [la connaissance] de ce qui est authentique et de ce qui est faible est aussi requise. »
« La connaissance de ce qui a été abrogé et de ce qui abroge, de même que les contextes dans lesquels tel verset a été révélé ou tel hadîth transmis est également une condition qui doit être remplie. »
« Le statut des narrateurs ou des compagnons [doit aussi être connu]. Alors, tu peux suivre quiconque remplit les conditions mentionnées selon l’opinion la plus authentique. »
[6] Tradition rapportée par Al-Bukhârî selon Ibn ‘Umar, Hadîth 526 (p 207) : le livre de la crainte (12): « le sommaire du sahîh al-bukhârî » par L’Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi (Tome I). Voir aussi :« hayât as-sahâba » (la vie des compagnons) de Kandahlâwî, entre autre.
[7] Al-Bukhârî et Muslim.