Entre politique et idéologie
Introduction: wahhabisme (les anti-doctrinaux)[1]
Après avoir mis l'accent dans les premiers chapitres sur l'importance pour un musulman (Muqallid) de suivre une doctrine (suivre pour le musulman normal le savant pieux et compétent de sa région) pour préserver sa religion et bien comprendre ses textes et après avoir montré le danger de la mauvaise interprétation des textes et définit les conditions de la fatwa en Islam sunnite, nous abordons ici l'histoire et les bases d'un mouvement dangereux qui connaît une expansion vertigineuse surtout chez les jeunes, profitant d'une situation politico socio-économique dégradée (du monde musulman) et du manque d'autorité religieuse compétente et reconnue en la matière.
Les wahhabites soutenus depuis leur apparition par les américains et les britanniques ont su profiter du pétrodollar pour exporter leur idéologie dans le monde.
Doctrine des wahabbis et circonstances de leur apparition
Les wahhabis ne sont à la Mecque que depuis 1750. Avant, les territoires sacrés étaient sous l'autorité religieuse de la descendance du Prophète (paix et salut sur lui) et sous l'autorité politique et administrative de la porte sublime (Califat Ottoman). On pratiquait alors librement les Mawâlîd (célébration de la naissance du Prophète) dans la mosquée sacrée et on visitait sans restriction le tombeau/mausolée du Prophète (paix et salut sur lui)... Les différentes écoles et doctrines vivaient dans la région en paix et dans le respect les uns aux autres....
Le « Kitâb al-Tawhîd » ou " Traité de l'unicité divine " de Muhammad Ibn ‘Abd Al Wahhâb An-nadjdî est considéré comme l'ouvrage de référence de la théologie wahhabite.
Le wahabbisme fait partie de ce que certains savants sunnite spécialistes[2] appellent « As-salafiyya An-nassiyya[3] » ; c'est-à-dire la « salafiyya » qui se contente strictement du texte[4] et donc impose un traitement juridique vertical à toute affaire, sans tenir compte du temps et de l'espace (du contexte) (même pour les affaires à divergence connue et les sujets d'actualité). Le Wahhabbisme se caractérise entre autre par les points doctrinaux suivants:
* Prétendre qu'il se réfère exclusivement aux Salaf (pieux prédécesseurs des 3 premiers siècles de l'hégire), alors que les savants sunnites ont dénombré à leur encontre d'innombrables contradictions avec la 'aqida et le comportement des Salafs.
*Dire qu'ils sont « le groupe sauvé » et que tous ceux qui ne sont pas en accord avec eux sont des égarés ou du moins pas conformes aux "traces des salafs".
* Vouloir imposer Un avis unique même pour les sujets à divergence connue entre les savants (c'est à dire qu'il ne peut y avoir, selon plusieurs auteurs Wahhabites, deux avis ou plus recevables sur une question de l'Ijtihâd)
* Une interprétation littéraliste (exemple: beaucoup d'auteurs Wahhabites prétendent à Dieu des directions ou un lieu!!)
*Renier le fait qu'un musulman Muqallid doit suivre une des quatre écoles (madhâhib),
*Permettre à tout Muqallid d'accéder à l'effort juridique (Ijtihâd) sans considération des normes et règles émises par les savants des quatre doctrines et autres (ce qui est très dangereux),
*Étendre la notion d'innovation blâmable ou égarée à de nombreuses choses nouvelles, même licites (sans considération des règles prescrites par les anciens savants de la sunna pour distinguer les différents types d'innovation[5])
*Renier le tawassul (voir la rubrique sur le dogme correct/le tawassul : les savants de la « salafiyya Fiqhiyya » rapportent eux, plus de dix sept preuves découlant du Coran et de la Sunna à propos des mérites de la supplication de Dieu par la faveur du Messager ou des saints vivants ou morts)[6].
*Et surtout accuser les soufis, les ash‘arites et beaucoup de musulmans, de mécréance (kufr) et d'hérésie.
Les wahabbis ont été soutenus et utilisés par les britanniques pour contrôler l'Arabie et affaiblir le Califat ottoman (surnommé l'homme malade à l'époque)...
Les circonstances de leur apparition sont liées à un besoin de réforme sociale et religieuse d'une société marquée à l'époque par les superstitions et l'ignorance… Ils ont essayé donc de se baser sur leurs propres efforts juridiques pour construire une doctrine puritaine qui va jusqu'à nier les quatre doctrines reconnues par l'ensemble de la Umma (communauté).
Ils ont été surtout favorisés par les tendances du nationalisme arabe (une identité arabe contre le Califat Ottoman)[7] .
Géopolitique et wahhabisme : de la formation à la « contamination » dangereuse du monde musulman
Le prophète de l'Islam (paix et salut sur lui) avait dit après avoir béni toutes les régions excepté le plateau du Nadjd: « Du Nadjd se lèvera la corne du Satan » [8]
Le prophète (paix et salut sur lui) avait dit: il sortira de Nadjd des gens qui ne comprenne du Coran que l'extérieur, le sens du Coran ne parvient pas à leur cœur.....Ceci pour faire allusion au Khawârij[9].
A la base du wahhabisme se trouve Muhammad Ibn ‘Abd al Whahhâb, théologien qui s'est dit sunnite fixé en 1739 en Arabie, où il se fait connaître par une prédication marquée par le puritanisme, l'intolérance et une interprétation littérale du Coran. Ses propos sont repris dans un traité, intitulé "Traité de l'unicité divine"(KitâbAl-Tawhîd), dans lequel il rejette tout à la fois les pratiques et la spiritualité chi‘ite ainsi que tout compromis avec la modernité sociale. De fait, une telle pensée ne peut que provoquer l'hostilité des populations, majoritairement chi‘ites.
‘Abd al Whahhâb trouve cependant refuge auprès d'un chef local, nommé Muhammad Al-Saoud, qu'il convertit à ses vues théologiques et politiques. La descendance de ce personnage est elle même durablement acquise au wahhabisme : elle se fixe comme programme l'établissement d'une théocratie dite sunnite, ce qui revient à bâtir la cité de Dieu décrite par le théologien, et passe de la théorie à la pratique après avoir fondé le royaume d'Arabie Saoudite.
Le wahabbisme a imposé ses principes archaïques et vidés de toute spiritualité dans la majeure partie de l'Arabie – de la Mecque à Oman – dès le début du dix-neuvième siècle. Mais au début du vingtième siècle, son influence s'est peu à peu restreinte à la petite république du Nedjd dont la capitale est Riyad. C'est cette petite république qui deviendra, par la suite, le royaume d'Arabie saoudite (par fusion du Nadjd et du Hedjaz). En Islam, les ‘ulamâ' : « docteurs de la loi divine (sharî ‘atun) et de la doctrine (madhhab) » étaient consultés par les « qâdi » (agents de l'autorité légale). On notera, à ce propos, que les avis émis par les « docteurs de la loi divine » n'avaient pas de valeur contraignante jusqu'au dixième siècle de l'ère chrétienne. C'est à cette époque que les Turcs seljoukides s'emparent de Bagdad et contraignent le calife ‘abbasside à leur attribuer le titre de Sultan. Les « docteurs de la loi divine » en profitèrent pour réclamer (et obtenir) le droit d'être seuls dépositaires de la loi. Les Ottomans réorganisèrent l'ensemble des autorités religieuses sur cette base en établissant une hiérarchie de « muftis », juristes à qui l'on demandait des avis et qui promulguaient les « fatwa » après avoir consulté les « docteurs ». Cette structure juridico religieuse fut abolie en 1924 (chute du Califat Ottoman).
Le fondateur de la dynastie des Saoud fut Muhammad ibn Saoud (né vers 1705, mort en 1785). Simple chef local (de la ville de Dâriya), il fut influencé par Ibn ‘Abd Al-Wahhâb dont il propagera la doctrine intégriste et belliqueuse. Il fut à la fois le gendre et le chef de guerre des Âl ‘Abd Al-Wahhâb. Après sa mort, le wahhabisme se replia sur lui-même et ne refera parler de lui qu'en 1902, lorsque el Wahhâb Abd-al-Aziz Ibn Saoud décréta la lutte pour la protection du wahhabisme et contre l'influence turque. Ibn Saoud parvint alors à étendre son influence sur les autres régions de la péninsule arabique. Il s'empara de La Mecque en octobre 1924 et chassa le roi Hussein du royaume du Hedjaz (avec l'appui des Britanniques). Puis il obligea le roi ‘Ali, successeur de Husayn à céder Djedda, la seule ville qu'il contrôlait encore. ‘Abd-al-‘Azîz (Abdul ‘Azîz) Ibn Saoud se fera couronner roi d'Arabie à La Mecque en 1926.
Prince de la dynastie wahhabite de Riyad, ‘Abd-al-‘Azîz Ibn Saoud vécut sa jeunesse en exil à la cour de Koweït, sa famille ayant été chassée par une lignée vassale. Dès 1902, âgé seulement de 22 ans, le jeune chef, qui avait pris les armes contre les « usurpateurs », s'empara de la capitale de Riyad, puis se proclama roi du Nedjd et Imâm des Wahhabites (1904).
Avec ses guerriers, il continua la lutte et conquit un accès à la mer, dans la région de Bassorah, aux dépens des Turcs. Durant la Première Guerre mondiale, il se mit du côté des Anglais, qui financèrent ses expéditions. Vainqueur des Hachémites, il s'empara de La Mecque en 1924 et en chassa le shérif Husayn.
C'est la découverte d'immenses réserves de pétrole dans le sous-sol de l'Arabie qui permettra à la toute nouvelle dynastie des Saoud d'asseoir son pouvoir absolutiste et théocratique. Elle permit aussi aux Saoud de financer la propagande en faveur du wahhabisme, doctrine officielle du régime. Le but avoué des Saoud est, en effet, d'imposer le wahhabisme à l'ensemble des nations musulmanes et même au monde entier. Belliqueux et conquérant, le wahhabisme est une doctrine ultraconservatrice et résolument passéiste qui vise à maintenir les masses populaires dans l'ignorance des réalités scientifiques et philosophiques. On estime que les wahhabites sont au nombre de 8 à 10 millions, ce qui représente bien peu de chose par rapport à l'ensemble des musulmans (moins de 1% du total). Mais ils disposent de ressources financières considérables, sans doute égales ou supérieures à celles dont disposent les autres mouvances islamiques. En plus, toutes les mouvances islamiques se sont plus au moins « abreuvées » de la doctrine Wahabbite grâce à la diffusion large et généreuse de leurs livres (contre les soufis, contre la sainteté en Islam, contre l'intercession (tawassul))
Contre les soufis, les ash‘arites et les chi‘ites
La légitimité de l'autorité des Al-Saoud est fondée sur l'expansion de la doctrine wahhabite par la prédication (da‘wa), sous le contrôle de la famille des Âl-Shaykh, descendants d'Ibn ‘Abd al-Wahhâb. Ce prosélytisme militant mène progressivement à l'unification politico-religieuse de l'Arabie centrale. En 1801, galvanisés par les docteurs de la loi (oulémas) wahhabites, les bédouins mettent à sac Kerbala, la ville sainte du chiisme, située au sud de la Mésopotamie. Puis, deux ans plus tard, ils s'emparent de La Mecque, sous la conduite de Saoud (1803-1814), petit-fils de l'émir fondateur de la dynastie, qui succède à ‘Abdul-‘Azîz la même année. Les shérifs sont traités d'« idolâtres »,beaucoup sont mises à mort publiquement, plusieurs dizaines de corps de métiers furent interdits car considérés comme hérétiques…. Face à ce soulèvement contre l'autorité temporelle et spirituelle du califat ottoman, la Sublime Porte ordonne aux différentes autorités locales de tout mettre en œuvre pour enrayer l'expansion wahhabite et reprendre les Lieux Saints de l'Islam. Mais rien ne semble pouvoir arrêter celui qui va bientôt devenir Saoud le Grand. En 1808, son royaume s'étend, en effet, sur la quasi-totalité de la péninsule arabique de la mer Rouge au golfe Persique. Seul le sultanat ibadite de Mascate, situé au sud-est de la péninsule, échappe à son contrôle.
Les points importants
Muhammad Ibn ‘Abd Al Wahhâb est né en 1703 près de Riyad. Théologien formé à l'école juridique hanbalite, il a commencé à prêcher vers 1740 un Islam particulièrement intransigeant basé sur une interprétation littérale du Coran. A la différence des quatre autres écoles juridiques sunnites, les wahhabites ne reconnaissent que le Coran et la Sunna (tradition du prophète) comme sources du droit mais avec leur propre interprétation personnel (dite puriste). Le Kitâb al-Tawhîd ou " Traité de l'unicité divine " d'Ibn ‘Abd Al Wahhâb peut ainsi être considéré comme l'ouvrage de référence de la théologie wahhabite. Se heurtant aux coutumes de ses contemporains (culte des saints, …) ainsi qu'aux musulmans chiites, Ibn ‘Abd Al Wahhâb est contraint à l'exil et trouve protection auprès d'un émir local, Muhammad Al Saoud, qui adopte ensuite la doctrine wahhabite. En 1744, la famille ‘Abd Al Wahhâb et la famille des Al Saoud concluent un pacte politico-religieux scellé par un mariage, qui constitue le socle idéologique et politique de l'actuel royaume d'Arabie Saoudite.
Le mouvement wahhabite devient très puissant, au point que ses disciples réussissent à s'emparer des villes de Nadjaf et Kerbala en Irak, de Damas en Syrie ainsi que de La Mecque et Médine dans le Hedjaz. Ils sont cependant battus en 1818 par l'armée égypto-ottomane de Muhammad ‘Ali, pour le compte de la Sublime Porte. Ainsi, les villes Saintes reviennent sous l'autorité d'Istanbul.
Entre-temps, la dynastie des Saoud et le mouvement wahhabite avaient pris le contrôle des territoires de l'intérieur de l'Arabie. Brièvement écartés du pouvoir et mis en exil par une famille rivale, les Râshidi, ils reviennent en force en 1901 sous la direction de ‘Abd Al-Azîz Ibn ‘Abd Ar-rahmân, dit Ibn Saoud, et reconquièrent le Nedjd ainsi que les Villes Saintes de La Mecque et Médine (arrachées aux Hachémites en 1926). Ils créent ensuite en 1932 le Royaume d'Arabie Saoudite.
Le hanbalisme (réformé ou actualisé !) a conservé son statut d'école juridique officielle du royaume d'Arabie Saoudite et le wahabbisme a gardé sa place d'Iftâ (émission des avis juridiques) et de contrôle des affaires religieuses.
Ce qu'il faut signaler c'est que les Muftis Wahhabis ont contredit l'école d'Ibn Hanbal dans plusieurs sujets.
L'exportation du Wahhabisme [10]
Depuis les années soixante, la famille royale saoudienne et ses alliés wahhabites s'emploient à une politique active de prosélytisme international, propageant la conception wahhabite au delà des frontières du royaume. Au point d'imposer leur "doctrine" partout dans le monde! Grâce aux importantes ressources financières dont elle dispose, l'Arabie saoudite favorise l'idéologisation, selon la conception wahhabite, d'Etats tels que le Pakistan et le Soudan. Ainsi, l'Arabie Saoudite a financé directement ou indirectement la création et le développement de mouvements islamistes radicaux poussant parallèlement certains autres mouvements islamistes à une radicalisation dogmatique et/ou politique. Du Daghestan à l'Algérie en passant par l'Afghanistan, de nombreux groupes islamistes ont pu bénéficier des largesses saoudiennes, ce qui ne veut pas dire que tous les groupes qui ont reçu des financements du royaume saoudien se réclament de la tendance wahhabite ou que ceux qui ont effectivement adopté les préceptes du wahhabisme sont des mouvements importants ou influents dans les sphères religieuses et politiques des Etats musulmans.
Le dernier mouvement et de loin le plus dangereux qui a fait du salafisme wahhabite sa doctrine de base est "Daech".
Notes de bas de page:
Tout sur la Salafiya & le Wahhabisme
[1] Etude tirée de plusieurs références historiques dont : « Fiqh Ahmad Ibn As-siddîq Al-ghumârî » (étude comparative) : auteur : Abî Muhammad Al-hasan Ibn ‘Ali Al-kattânî Al-atharî : édition : Muhammad ‘Ali Bîdûn, Dâr Al-kutub al-‘ilmiyya : Beyrouth Liban : p : 25-28. Amîn Ar-rayhânî « Târîkhu Najd » : (3éme édition : dâr arrayhânî : Beyrouth, 1964) ; Mustafa Talâs : « ath-thawra al-‘arabiyya Al-kubrâ (4éme édition, dâr talâs, Damas, 1986) ; Mahmoud Shâkir : « at-târîkh al-islâmî »: (première édition : al-maktab al-islâmî, tome 8 : Beyrouth). Abdel ‘Azîz a-shenâwî : « A-ddawlatu al-‘uthmâniyya dawlatun Muftarâ ‘alayhâ » (première édition : maktabatu Al-anjilou al-misriyya, tome II : Le Caire 1984).
Pour mieux comprendre le mouvement Wahabbi :se référer utilement à : « As-sawâ‘iq Al-ilâhiyya fî ar-radi ‘alâ al-wahhâbiyya wa man kaffara al-muslimîna wa hakama bi riddatihim bi ghayri wajhi haqqin» (les tonnerres divins pour répondre aux wahabbis et ceux qui traitent les musulmans de mécréants (d'apostats) et d'innovateurs) du Sheykh Sulaymân Ibn ‘Abdelwahhâb (le propre frère de Muhammad Ibn ‘Abdelwahhâb ) : aux éditions de l'institut Al-Azhar: Maktabatu At-tahdhîb, le Caire .
Voir aussi : As-salafiyya : marhalatun zamaniyyatun mubârakatun lâ madhhabun islâmî : le salafisme est une période bénie (qui fait allusion aux ancêtres pieux) et non pas une doctrine de l'Islam : une bonne étude sur l'histoire du salafisme wahabbite moderne et son idéologie : auteur : le Shaykh syrien Muhammad Saïd Ramadâne Al-bûti :(en arabe et en français).
[2] Voir « Ihtîfâl bi al-mawlid An-nabawî » du professeur Al-Bashîr Al-mahmoudî : éd. : Al-matba‘atu wa al-warrâqatu Al-wataniyya : Marrakech, 2006 : pages 36--39.
[3] On trouve aussi sous cette catégorie : la « salafiyya at-taymiyya » et la « salafiyya hanbaliyya » qui sont modérés et prennent en considération les arguments des compagnons et des anciens savants : ils reconnaissent le soufisme et la doctrine théologique du Ash‘arisme. La deuxième catégorie de salafisme est la « salafiyya fiqhiyya » qui représente une continuité et une concordance avec la logique et les instruments juridiques des quatre doctrines : donc pour elle, il y a un traitement juridique horizontal et vertical des affaires (qui prend en considération les variables du temps et de l'espace tout en restant lié au texte traditionnel et sa finalité : en utilisant les règles prescrites par les compagnons et par les quatre doctrines pour l'Ijtihâd).. Même référence page 40.
[4] Leur doctrine repose sur leur interprétation personnelle du Coran et de la Sunna. Le wahabbisme se considère comme un mouvement et non pas comme une doctrine mais la réalité et l'impact de ses fatwa fait qu'il ne peut qu'être classé comme doctrine, voir même comme une idéologie dangereuse.
[5] Voir le chapitre du dogme correct/ la définition de l'innovation en Islam.
[6] A propos de ce sujet on conseille une référence très utile : il s'agit d'un petit traité du grand savant et Imâm Abdellah Ibn As-seddîq Al-ghumârî : « Ithâf Al-athkiyâ fî jawâz At-tawwassul bi al-anbiyâ wa al-awliyâ ».
[7] Le Califat Othoman représentait (bien que turque et non arabe donc non qurayshite) la Khilâfa islamique chez les savants sunnites de l'époque.
[8] Rapporté dans le Sahîh al-Bukhârî : Hadîth 558 (p 108) le livre de la prière pour obtenir la pluie dans « le sommaire du sahih al-bukhârî » Tome I, par L'Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi.
[9] Rapporté par Al- Bukhârî dans son chapitre sur les sectes égarées. Les Khawârij sont apparus suite au différent entre ‘Ali (que dieu l'agrée) et Mu‘âwiya (que Dieu l'agrée) ...Ils ont décidé de tuer ‘Ali et Mu‘âwiya. Les Khawârij ont été qualifiés par le Prophète (paix et salut sur lui) comme étant des gens qui faisaient beaucoup d'actes cultuels -même beaucoup plus que les compagnons eux même-, mais que suite au fait qu'ils interprétaient le Coran au premier degré, leurs cœurs étaient fermés et le Coran n'atteignait pas leurs coeurs: ‘Ali (que Dieu l'agrée) les a combattu pendant toute la période de sa Khilâfa car ils représentaient une vrai menace pour la foi et leur interprétation des textes étaient superficielles et très dangereuses…Ils étaient derrière l'assassinat et la mutilation de plusieurs de grands compagnons : car les Khawârij considéraient ceux qui n'étaient pas d'accord avec eux, comme des mécréants… (Voir le chapitre des sectes égarées)
[10] Les livres du wahhabisme sont largement répandus (des auteurs comme Abû bakr Al-jazâirî ou Al-albânî,vont même jusqu'à réfuter certains hadîth du Sahîh Al-bukhârî…) Quelques ouvrages wahabbis de référence sont parfois distribués gratuitement dans les mosquées. Les programmes scolaires de l'éducation islamique dans plusieurs pays musulmans depuis les années 80, comportent les bases de la doctrine wahhabite enseignée aux élèves.