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On présente ici une brève biographie de l'Imâm Ahmed Ibn 'Ajîba Al-hasanî:
Le grand savant sunnite malikite marocain Ahmad Ibn ‘Ajiba (surnommé Abû Al-'abbâs) est né en 1747 à A'jabîsh dans la tribu d'Anjara, village situé dans les montagnes avoisinant la ville de Tétouan au nord du Maroc à environ 10 Km de la méditérannée.
Sa généalogie remonte à Sidna Al-hasan, fils de Sidna 'Ali et Fatima fille du Prophète (paix et salut sur lui).
Il montre très tôt des prodiges de sainteté et un vif intérêt aussi bien pour les sciences de la Loi (Shari’a) que pour le soufisme. Il eut d'éminents maîtres en loi islamique.
Auteur d’une quarantaine d’ouvrages religieux et de poèmes, il réalise également un commentaire du Coran et de Hadiths, des recueils de théologie et de soufisme. Il est l’auteur du précieux recueil d’interprétations des sagesses(Hikam) d'Ibn 'Atâ Allah disponible en français : « Iqâz al-himam fî sharh al-hikam ».
L'ouvrage le plus marquant de l'Imâm Ahmed Ibn-Ajiba, une des références en matière de commentaire sunnite du Saint-Coran, est son oeuvre : « al-bahr al-madîd fî tafsîr al-qurân al-majîd »
« البحر المديد في تفسير القرآن المجيد »
Cet ouvrage utile et précieux qu’on conseille vivement est en cours de traduction en français.
Ibn 'Ajîba fut le défenseur des soufis sunnites par sa plume et son grand savoir en science juridique et en science du Coran:
il était juge (jurisprudence malikite avec une grande connaissance des trois autres écoles sunnites), muftî et grand théologien...
A l’âge de quarante huit ans il fait la connaissance à Fès du maître Moulay al-Arbi Al-Darqawi (1743-1823), l’homme qui deviendra son guide spirituel (murshid).
Ahmad Ibn ‘Ajiba grand savant et jurisconsulte, était alors titulaire de plusieurs chaires d’enseignement dans les mosquées et les écoles (medersas) de Tétouan mais après cette rencontre
il tournera le dos aux honneurs de la vie mondaine et se consacrera exclusivement à la voie spirituelle. Ce geste lui vaudra les foudres de l’orthodoxie locale et principalement des doctes Ulémas qui le persécuteront.
Ayant obtenu gain de cause, il partira se réfugier dans la campagne où il mourra de la peste en 1809 quand il était en visite vers son Sheykh Al-bouzidî. Ahmad Ibn ‘Ajiba fut entérré dans un premier temps au petit village de Ghumâra puis transporté plus tard à Tétouen.
Avec
Sidi Muhammad Al-harrâq, il est considéré comme la plume du soufisme contemporain du Akhlâq, c'est à dire du soufisme basé sur le Coran et la Sunna, qui n'est autre que la station de l'excellence (Ihsân) en Islam.
Ibn 'Ajîba dit dans son livre Al-Mi'râj: '...le but du soufisme est la purification intérieure des vices et l’embellissement intérieur par toutes les vertus ; ou l’effacement de la créature, qu’elle soit éperdue dans la vision (shuhûd) de la Vérité (Dieu : Al-Haqq), ou qu’il y ait retour vers le monde manifesté (al-athar) ; son début est science, son milieu action et sa fin don (de la part de Dieu) .'
Les ouvrages d'Ibn 'Ajîba sonnent une réforme profonde vers le soufisme du bon comportement et de la droiture (Istiqâma).
Quelques références :
• Al-a'lâm de Az-zarkalî 1/245
• Shajarat an-nûr az-zakiyya de Hasan Al-Kouhen page 164
• Jean Louis Michon, Le soufi marocain Ahmad ibn Ajība (1746-1809) et son Mi'rāj, 1990.
• Jean-Louis Michon, L’Autobiographie (Fahrasa) du Soufi marocain Ahmad Ibn ‘Ajñba (1747-1809), Leyde, 1969.
• Voir ici un article traduit de son commentaire d’un verset coranique sur la différence :
http://www.doctrine-malikite.fr/La-gestion-du-conflit-ou-de-la-difference-selon-le-Coran_r42.html