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http://www.doctrine-malikite.fr/index.php?action=forum&subaction=message&id_chambre=3398&id_sujet=37554
Pour l’école malikite :
Il est interdit (Harâm) de lire ou toucher le Coran lorsqu'on est Junub(en état de souillure majeur).
Il ne faut pas toucher non plus le Coran en arabe si on n'a pas nos ablutions mineures (Woudou): sauf pour le cas de l'apprentissage.
Pour l'apprentissage: il est autorisé de toucher le Mushaf en arabe sans les petites ablutions (et même pour celle qui a ses règles (menstrues) dans ce cas).
On peut toucher le Coran en français même si on n'a pas nos petites ablutions.
On peut le réciter (sans le toucher) sans avoir les petites ablutions.
Pour le Junub(état de souillure majeure) c'est Non: ni le toucher ni le lire: sauf s'il s'agit de lire un verset pour se protéger ou pour l'argumentation d'un statut légal.
La femme qui a ses règles ou ses lochies peut lire(réciter) le Coran mais ne peut pas le toucher.
Pour les livres de versets traduits qui se vendent dans les espaces publics de ventes:
beaucoup les savants ne voient pas d'inconvénients qu'un non musulman touche(et lise) des versions traduites du coran dans le but de faire comprendre et transmettre l'Islam aux autres nations, car ces versions traduites n'ont pas la même valeur « sacrée » que le mushaf en arabe.
Ibn ‘Ajiba nous révèle plus de souplesse à ce sujet :
Ahmed Ibn ‘Ajîba Al-hasanî le maître savant et juriste tangérois du 19éme siècle dit dans son Tafsîr du Coran : « Al-bahr al-madîd fî tafsîr al-qurân al-majîd »Tome 7 : tafsîr du verset : 79 de la Sourate 56 (Al-wâqi’a) :
(Seuls ceux purifiés« Al-mutahharûn » le touchent) :
« Il s’agit dans ce verset des anges purifiés de toute souillure matérielle et corporelle et des péchés. Ceci si tu considères qu’il s’agit du livre « original » protégé : la table gardé (Al-lawh). Si tu considères qu’il s’agit du Coran : le sens de ce verset sera alors : ne pourra le toucher(pour ce qui est écrit de ce livre) que les gens propres. Ibn Juzayy dit : « si on dit que le « Kitâb maknûn » est constitué des manuscrits qui sont entre les mains des anges : dans ce cas « Al-mutahharûn » sont les anges : car ceux-ci sont purifiés de tout péché et défaut.
Si on dit que le « Kitâb maknûn » est constitué des manuscrits qui sont entre les mains des gens : dans ce cas « Al-mutahharûn »veulent dire les musulmans : car ceux-ci sont purifiés de la mécréance ».
« Al-mutahharûn » peut vouloir dire aussi ceux purifiés de la grande souillure (janâba et menstrues) : La tahâra convenable pour toucher le Coran veut dire ainsi pour cette interprétation : le lavage rituel.
Ou la Tahâra veut dire la petite souillure : et dans ce cas « Al-mutahharûn » qui peuvent toucher le Coran sont ceux qui ont leur petites ablutions en plus de la grande.
« Lâ ya massuhu » : peut impliquer une interdiction ou simplement une information. ..
Les savants divergent concernant celui qui peut toucher le Coran (en arabe) selon les différentes interprétations recevables du verset cité :
Ils sont unanimes pour dire que le mécréant ne peut pas et ne dois pas toucher le Coran (en arabe).
Et pour le reste ils ont chacun un avis :
1. Mâlik et ses compagnons ont dit que le junub(celui ou celle qui n’a pas ses grandes ablutions), celle qui a ses règles, celui ou celle qui n’a pas ses petites ablutions : ne peuvent pas toucher le Coran (en arabe). Ils ont interdit cela même si ces personnes utilisent un support ou un intermédiaire pour le porter. Leur argument est le verset cité et l’interprétation de la tahâra comme étant une tahâra complète (petite et grande). Ils argumentent aussi dans le Muwattaa (Kitâb Al-qurân Hadîth 1) par la lettre du Prophète (paix et salut sur lui) envoyé à ‘Amr Ibn Hazm : « ne touchera le Coran qu’un propre »
2. Ahmed Ibn Hanbal et les littéraliste (Az-zâhiriyya) disent qu’il est possible de toucher le Coran (en arabe) même pour le Junub, celle qui a ses règles, et celui ou celle qui n’a pas ses ablutions. Ils ont considéré le sens de « Al-mutahharûn » comme étant « les musulmans » ou « les anges ».
3. Un autre groupe de savants considèrent que celui ou celle qui a ses grandes ablutions mais qui n’a pas ses petites ablutions peut toucher le Coran : donc ce groupe considère le sens de « Al-mutahharûn » comme étant la grande souillure (c'est-à-dire la mécréance ou la janâba ou les règles…). Mâlik autorisa l’enseignant (du Coran) à toucher le Coran en arabe sans les petites ablutions pour lever la difficulté.
Quant à la récitation du Coran : Ashâfiî et Abû hanîfa interdisent au Junub de réciter le Coran.
Les littéralistes lui autorisent cela. Et Mâlik lui autorise la récitation de seulement quelques versets pour se protéger ou éloigner un mal.
Le plus connu chez les savants est que celle qui a ses règles ou les lochies peut réciter le Coran. »
Source:Ibn ‘Ajîba Al-hasanî Al-Bahr tome 7 page 301 et 302 (la traduction est celle de l'équipe)