Selon la Risâla d'ibn Abî Zayd Al-qirawânî:
Chapitre 6:Au sujet des fidèles qui ne trouvent point d'eau et sur les caractéristiques du tayammum (ablutions avec du sable ou de la terre).
Le tayammum est obligatoire quand on n'a pas d'eau en voyage et qu'on désespère d'en trouver au moment fixé pour la prière. Il peut être aussi obligatoire, bien qu'il y ait de l'eau, quand le fidèle ne peut toucher l'eau, en voyage ou en stationnement dans une agglomération, en raison d'une maladie qui l'en empêche, ou quand, bien que malade, il peut toucher l'eau mais ne trouve personne pour lui en donner. Il en va de même pour le voyageur qui a de l'eau à sa portée, mais qui ne peut y accéder par crainte des brigands ou des bêtes fauves. Si le voyageur est certain qu'il trouvera de l'eau au moment fixé pour la prière, il attendra jusqu'à la fin de ce temps [avant de se décider de faire le tayammum]. [Mais] s'il désespère de trouver de l'eau [à temps], il fera le tayammum dès le commencement du moment fixé pour la prière. S'il ignore s'il trouvera de l'eau, il fera le tayammum au milieu de la période fixée pour la prière. Il en sera de même s'il craint de ne pas atteindre l'eau au moment voulu tout en espérant y arriver à temps. Parmi ceux qui, d'entre les susdites personnes, auront fait le tayammum et auront pu avoir de l'eau ensuite, et en temps voulu, après avoir prié, le malade qui n'aura trouvé personne pour lui donner de l'eau recommencera la prière, de même, celui qui a été retenu par la crainte des bêtes fauves et autres, de même, le voyageur qui craignait de ne pas arriver à l'eau en temps voulu, tout en espérant y arriver à temps. Seuls ceux-là sont tenus de recommencer la prière.
Aucune des personnes ci-dessus énumérées ne peut faire deux prières avec un seul tayammum, sauf si le malade qui ne peut toucher l'eau en raison d'un mal corporel persistant [jusqu'à la seconde prière]. Cependant, selon une opinion, il doit faire le tayammum pour chaque prière.
On rapporte aussi, d'après l'imâm Mâlik, que celui qui se rappelle des prières omises, [et qui veut réparer cette omission], peut les faire après un seul tayammum.
Le tayammum se fait avec de la terre (çâ'îd) pure. C'est ce qui apparaît à la surface du sol : terre, sable, pierre ou terrain salin (sabakha).
Voici comment le tayammum se pratique:
Le fidèle posera les mains sur le sol; si quelque chose adhère à celles-ci, il les secouera légèrement [pour faire tomber la poussière], puis il se les passera sur tout le visage en frottant légèrement; puis il les posera à nouveau sur le sol et passera sa main droite sur sa main gauche. Les doigts de cette dernière étant placés sur les extrémités des doigts de l'autre, il passera ses doigts sur le dos de la main et sur l'avant-bras en les repliant sur celui-ci et il devra prolonger ce geste jusqu'au coude (marfiq). Puis il saisira avec la main la face interne de l'avant-bras à partir du pli du coude et glissera jusqu'au poignet (koû') de la main droite. Puis il se passera la face interne du pouce gauche sur la face externe du pouce droit. Il fera les mêmes opérations pour la main gauche avec la main droite. Ayant atteint le poignet, il se frottera le creux de la main droite avec le creux de la main gauche jusqu'aux extrémités des doigts. S'il se frottait [d'abord] la droite avec la gauche, puis la gauche avec la droite, ad libitum et comme cela lui est le plus commode, pourvu que le frottement porte sur toutes les parties prescrites, cela serait valable et suffisant.
Quand le fidèle est atteint de souillure majeure (junub) et la femme après ses menstrues ne trouvent pas d'eau pour la purification par lavage, ils feront le tayammum et pourront prier. Mais s'ils trouvent ensuite de l'eau, ils se purifieront par lavage et ne recommenceront pas les prières déjà faites.
L'homme s'abstiendra des rapports sexuels avec sa femme quand celle-ci, après cessation du flux sanguin des menstrues ou après les lochies, se sera purifiée par le tayammum. Il devra attendre de trouver de l'eau en quantité permettant à la femme de se purifier par lavage, d'abord, puis, à tous deux de procéder à cette purification [après souillure nouvelle].
Dans le chapitre d'ensemble sur la prière, il est parlé de certaines questions se rapportant au tayammum.
(Wâjibs : piliers de l'Ablution Sèche)
92 Ses wâjibs sont : (1) l'intention, (2)la première tape (sur le matériau terrestre : as-sa'îd at-tayyib)),
(3) essuyer le visage, (4) essuyer les deux mains jusqu'aux poignets
93 (5) L'enchaînemement:exécuter toutes les parties sans coupure (sans discontinuité ), (6) le matériau (qui sert à l'ablution sèche) doit être de pure croûte terrestre (naturel et ne contient pas de souillure (najâsat)), | et (8) effectuer l'ablution sèche après le moment de l'entrée de la prière (pour une prière obligatoire) et immédiatement avant de faire cette prière.