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Doctrine Malikite

Au Nom de Dieu le Clément, Miséricordieux



Le Prophète (paix et salut sur lui) dit : « Chercher la science est une obligation pour chaque musulman ».

Il dit aussi : « les Anges étendent leurs ailes à celui qui cherche la science : par satisfaction de ce qu'il fait ».

Et il dit : «Certes, Allah, et Ses anges, les habitants des cieux et de la terre, jusqu'à la fourmi dans sa tanière et jusqu'au poisson prient pour celui qui enseigne aux gens le bien ».

Qu’Allah fasse de ce Forum une aumône courante pour Sa Face généreuse.

Que nos intentions soient purement pour Allah seul.

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Synthèse à propos du voile (Hijâb) et du voile intégrale (Burqa,Niqâb)

Mercredi 24 Juin 2009

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Entre politique et religion

Ce tissu qui crée tant de polémique, est très loin d’être le vrai problème des musulmans.

Les musulmans souffrent de problème de représentativité qui nuit gravement à l’image de l’islam. En résumé, on représente très mal notre religion à cause de l’ignorance de plusieurs membres de la communauté, à cause de leur attachement aux futilités, à cause de nos divisions immatures…

La chute civilisationelle et éthique du monde musulman s’explique par plusieurs facteurs dont le principal reste le vide spirituel, l’éloignement des vrais principes de notre belle religion. L’islam ne se limite pas à des pratiques cultuelles, le culte n’est pas une gymnastique sans esprit. L’islam est entièrement bon comportement et chaque culte du musulman est une école qui doit lui apprendre une éthique etun comportement exemplaire avec l’autre et remplir son cœur de crainte de Dieu et de scrupule.

Où sommes nous des consignes et instructions de notre modèle Sidna Muhammad (paix et salut sur lui), sur l’apprentissage des sciences, sur le bon comportement, le respect de l’autre, le juste milieu, l’annonce de la bonne nouvelle (at-tabshîr wa ‘adami at-tanfîr), la facilité, l’échange avec la douceur, la sagesse !

Le dernier Messager (paix et salut sur lui) dit: «Cherchez la facilité (facilitez) et évitez la difficulté (les choses dures et compliquées) (ne rendez pas les choses difficiles) ; et soyez des annonciateurs de la bonne nouvelle et ne rebutez pas les gens (ne les dégoûtez pas et ne les faites pas fuir)»
Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.
( يسروا ولا تعسروا ، وبشروا ولا تنفروا )
رواه البخاري

Alors que les autres peuples ont excellé dans les sciences de toutes sortes et exercent un poids sur toutes les décisions stratégiques de ce monde en matière d’éducation, de santé, d’économie…Les musulmans malgré leur nombre sont faibles, divisés, dépourvus et ne font pas du tout le poids…

Si on prend l’exemple de la France , le panorama est décevant : manque d’unité entre les responsables religieux musulmans, manque de maturité et de Fiqh des priorités (fiqh al-awlawiyât), ignorance grave des principes de l’islam, non considération du contexte, influence croissante du wahhabisme et de courants dangereux venus de l’étranger (Khawârij, Mu’tazila,Coraniste, Bahâiya…)…
Beaucoup de frères et sœurs se plaignent de Tanfîr et de Takfîr : c'est-à-dire entre autre des Imâm autoproclamés qui dégoûtent les gens de la religion, des gens qui au moindre divergence vous déclarent mécréant, des gens qui sont très loin de la douceur du Prophète (paix et salut sur lui) et ses compagnons et de leurs sagesses…

Tels sont quelques vrais problèmes que tout responsable religieux doit essayer de résoudre à son niveau et autour de lui, faute de quoi qu’il s’attende au jugement d’Allah sur la Amâna qu’il lui a confié…

Que dit l’Islam sur le voile :

Avant propos :

La question du voile constitue -même dans certains pays musulmans-la frontière entre le politique et le religieux!!En France particulièrement, il y a la loi qui interdit le port du Hijâb dans l'école par exemple: cela est une contrainte pour la femme musulmane qui vient s'ajouter à une série de contraintes liées à la pratique de l'Islam en Europe.
Certains savants musulmans ont permis à la femme qui souffre de cette contrainte d'enlever son Hijâb dans l'école et de le remettre quand elle sort de l'école (car la science est une composante essentielle en Islam)…

Que dit réellement l’Islam à propos du voile:

Le devoir de mettre le voile fait unanimité des quatre écoles sunnites connues et reconnues.

Selon les savants des quatre écoles sunnites reconnues, la 'Awra (intimité, nudité) de la femme pubère à l'égard d'un étranger est tout son corps sauf les mains et le visage.
Notons que seul l’Imâm Abou Hanîfa (parmi les Imâm des quatre écoles) considère les pieds de la femme ne faisant pas partie de la nudité (‘Awra) et qu’elle peut ainsi les montrer, car selon son interprétation : elles font partie de ce « qui est visible » tout comme le visage.
الموسوعة الفقهية : 'وَوَرَدَ عَنْ أَبِي حَنِيفَةَ الْقَوْلُ بِجَوَازِ إظْهَارِ قَدَمَيْهَا ؛ لِأَنَّهُ سُبْحَانَهُ وَتَعَالَى نَهَى عَنْ إبْدَاءِ الزِّينَةِ وَاسْتَثْنَى مَا ظَهَرَ مِنْهَا . وَالْقَدَمَانِ ظَاهِرَتَانِ'.
قال النووي في المجموع: وقال أبو حنيفة والثوري والمزني قدماها أيضاً ليسا بعورة.. انتهى


Les nobles savants des quatre écoles se sont référés entre autre aux versets coraniques suivants:
1.
« Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu'elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu'elles ne montrent leurs atours qu'à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs soeurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu'elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu'elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l'on sache ce qu'elles cachent de leurs parures.
Et repentez-vous tous devant Dieu, ò croyants, afin que vous récoltiez le succès. »
Sourate 24 (An-nour), verset 31.
La majorité des Mufassirîn (commentateurs du Coran) dont Ibn 'Abbâs (que Dieu l'agrée) surnommé l’interprète du Coran (Turjumân al-qur’ân), affirment que « que ce qui en paraît » dans ce verset veut dire: le visage et les deux mains.

2.
Et le verset :
« Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles (un pan de leurs tuniques) : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d'être offensées. Dieu est Pardonneur et Miséricordieux. »
Sourate 33 (al-Ahzâb), verset 59.

Ainsi qu’au Hadîth suivant concernant le voile de la femme pubère (vis à vis des hommes 'étrangers'), rapporté par Abou Dâwud et Al Bayhaqî :
Aïcha (que Dieu soit satisfait d’elle), a raconté que sa sœur aînée, Asma (que Dieu l'agrée), était entrée chez le Prophète (paix et salut sur lui) portant des vêtements fins. Alors, le Prophète (paix et salut sur lui) détourna la tête et dit : « Asma, à partir du moment où elle est pubère, il ne convient plus que l’on voit de la femme autre chose que ceci, en montrant son visage et ses mains ».
Certains savants pensent que ce Hadîth est faible, mais ce Hadîth (ou son sens) a été rapporté par d'autres voies qui le rendent authentique: par exemple, At-tabarânî dans Al-kabîr(378/143/34) et dans Al-awsat (2/230/8959)...
Ensuite, c'était aussi la pratique des compagnons, de leurs suivants et des gens de Médine, des premières générations de musulmanes...
Enfin, son sens est conforme au verset du Coran cité ci haut (24/31): '...de ne pas exhiber leurs atours hormis ce qui est visible', la majorité des Mufassirîn (commentateurs du Coran ) dont Ibn 'Abbâs (que Dieu l'agrée) affirment que 'ce qui est visible' veut dire: le visage et les deux mains.
روى أبو داود والبيهقي في سننهما بسنديهما
عن عائشة رضي الله عنها ، أن أسماء بنت أبي بكر دخلت على النبي صلى الله عليه وسلم وعليها ثياب رقاق ، فأعرض عنها وقال : يا أسماء إن المرأة إذا بلغت المحيض لا يصلح أن يري منها إلا هذا وهذا وأشار إلى وجهه وكفيه
وقد أورد الحديث هذا الهيثمي ' في مجمع الزوائد ' ( 5 / 137 ) برواية الطبراني في ' الكبير ' و' الأوسط ' . ثم قال : ' وفيه ابن لهيعة ، وحديثه حسن وبقية رجاله رجال الصحيح ' .
والذي لا شك فيه أن حديثه في المتابعات والشواهد لا ينزل عن رتبة الحسن ، وهذا منها . وقد قوى البيهقي الحديث من وجهة أخرى ، فقال بعدما ساق حديث عائشة رضي الله عنها ، وبعد أن روى عن بن عباس رضي الله عنهما وغيره في تفسير : ( إلا ما ظهر منها ) ، أنه الوجه والكفان ، قال : مع هذا المرسل قول من مضى من الصحابة رضي الله عنهم في بيان ما أباح الله من الزينة الظاهرة فصار القول بذلك قويا ' . ووافقه الذهبي في ' تهذيب سنن البيهقي ' ( 1/ 38 / 1

Notons enfin que le voile était aussi la pratique des femmes des compagnons, de leurs suivants et des gens de Médine, des premières générations de musulmanes jusqu'à ce que les pressions politiques et les mouvements féministes s'en mêlent de nos jours…



Ainsi,

La 'awra (intimité, nudité) de la femme pubère à l'égard d'un étranger est tout son corps sauf les mains et le visage: chaque habit pudique, non attirant, non moulant, respectueux, qui est conforme au 'Urf et qui permet de réaliser cette obligation (de cacher cette intimité vis à vis de l'étranger non Mahram[1]) est donc accepté.

Enfin on affirme :

Le voile n’est ni l’expression d’une soumission à une autorité masculine (car en Islam le législateur c'est Allah et non les hommes), ni une humiliation ni une atteinte à la liberté de la femme !
Le voile ne compromet en rien ni l'intégration de la femme ni la modernité.
Le voile est d’abord une conviction libre de la musulmane de se conformer aux ordres de Dieu et son Messager et il est une expression de pudeur…

Le voile était aussi une obligation dans les anciens textes sacrés du judaïsme et du christianisme. Les « sœurs » continuent à porter leur voile dans les églises jusqu’à nos jours…



Que dit l’islam sur la Burqa ou Niqâb (voile intégrale) :

La règle chez les quatre écoles sunnites reconnues est que le Niqâb n'est pas du tout obligatoire, car le visage et les mains de la femme ne sont pas une 'Awra (nudité). Aucun verset du Coran ni texte de la sunna n’existe qui oblige le Niqâb à la femme musulmane.

Dans la Mudawwana de Sahnûn (ouvrage référence du droit malikite), l’Imâm Mâlik fut interrogé sur la possibilité de voir le visage d’une femme qui nous est étrangère et il répond : oui…(Ref : Mudawwana 2/334).
سأل سحنون (240هـ) في 'المدونة' (2|334) عن المرأة التي ظاهرها زوجها وصارت أجنبية عنه:
ولا يصلح له أن ينظر إلى شعرها ولا إلى صدرها.
قلت لمالك: أفينظر إلى وجهها؟ فقال (مالك): نعم، وقد ينظر غيره أيضاً إلى وجهها

Il en est de même dans le Mukhtasar de Khalîl : « sa ‘awra avec l’étranger est tout son corps sauf le visage et les mains »
وفي مختصر خليل (776هـ): ((ومع أجنبي غير الوجه والكفين)) وتبعه شراح خليل مثل العبدري (897هـ) والخرشي (1101هـ) والدردير (1201هـ) وغيرهم


Ceux qui présentent comme argument l’attitude des nobles épouses du Prophète (paix et salut sur lui) doivent savoir que leur statut est particulier, elles se distinguent des restes des femmes par plusieurs spécificités liées au rang élevé et particulier du noble Messager (paix et salut sur lui). Par exemple, Allah a interdit par verset du Coran d’épouser les femmes du Prophète (paix et salut sur lui) après sa mort, ce qui n’est pas le cas et ne doit pas l’être pour les autres femmes…
Le Qadi ‘Iyâd dit à propos de l’obligation de cacher le visage exclusivement réservée aux nobles épouses du Prophète : « il y a unanimité sur le fait que le devoir de cacher le visage est spécifique aux épouses du Prophète , cela ne concerne que les épouses du Prophète »
ولا خلاف أن فرض ستر الوجه مما اختص به أزواج النبي صلى الله عليه وسلم : قال عياض

Certains savants (hanafites et mâlékites ) par Ijtihâd disent : mais si la femme est très belle et se trouve dans un environnement (malsains) de pervers et qu'elle craint la Fitna ou qu'elle craigne pour sa personne lorsqu'elle sort: là le Niqâb (cacher le visage) peut devenir nécessaire (pour éliminer le risque extérieur)...Voir par exemple pour le Fiqh Hanafi: 'Ad-dourr al-moukhtâr wa radd al-mouhtâr' Volume 1 / Page 406 et pour le Fiqh Mâliki: 'Ash- sharh al-kabîr' Volume 1 / Page 214, où est présenté l’avis minoritaire du port du 'Niqâb' en cas de risque de 'Fitnah', par exemple dans le cas où la femme réside dans un environnement malsain et dominé par la perversité, l’impudeur et l’insécurité. En d'autres termes, selon cette opinion minoritaire, le devoir pour la femme de se couvrir le visage repose uniquement sur des facteurs externes et non pas sur une prescription explicite du Coran ni de la Sunna .


Et l’opinion extrêmement forte chez les Shoyoukh(savants musulmans) actuels qui connaissent le contexte en Occident , est l'aspect non-recommandé du port du Niqab, qui d'une part peut empêcher de vivre dans des conditions acceptables (du point de vue de la vie sociale et financière) et d'autre part, peut gêner l'appel à l'islam (da'wa).
Ainsi, le Shaykh Mahmud Ashraf Uthmani, un des leaders du Tabligh, conseille l'abandon du Niqab en Occident. Cet avis est aussi celui d'une majorité des Shouyoukh de Syrie (à l'exception du Shaykh Al-Bouti qui considère par ailleurs qu'il est interdit de vivre dans un pays non-musulman sans raison valable), de Tariq Ramadan, du Shaykh al-Qardawi (selon un avis) et d'une part importante des Shoyoukh malékites contemporains (qui suivent l'avis de l'imam Qurtubi et de Ibn Juzayy sur la question), comme Shaykh Ali al-Iraki, Shaykh Bin Bayyah etc.
C'est aussi l'avis du comité anglais (Shari'ah Council, imam Darsh).

Nous souffrons de ne pas avoir assez de savants capables d'appréhender le contexte français et européen et de réaliser un véritable ijtihad (éclairé et profond) sur plusieurs questions d’actualité.
A l'heure où de plus en plus de femmes abandonnent le Hijab, quelle est la place du Niqab?

Sans aller jusqu'à l'avis extrême de certains savants actuels, qui considèrent le Niqab comme 'anti-islamique' et 'une coutume satanique d'origine hindoue', il est regrettable que certaines femmes qui souhaitent porter le Niqab soient réduites à l'isolement, à la dépression et à la pauvreté, voire la mendicité…

L'imam Ghazali dans son Ihya rapporte que quelque chose de recommandé (Mandub) peut devenir déconseillé suivant le contexte.
C'est ensuite à chacun, en son âme et conscience, de réaliser ses choix de vie : car selon le Coran : « Nulle contrainte dans la religion ».

Résumé et conclusion :

Comme on vient d’expliquer, le voile intégrale (Niqâb) n’est pas une obligation et la femme musulmane qui est soucieuse de communiquer les vrais principes de l’islam aux autres n’a pas à s’exclure de son contexte et vivre ainsi de façon recluse alimentant par cela l’incompréhension des autres vis-à-vis de l’islam et confirmant leurs préjugés !

Les conséquences néfastes de la loi contre le voile (Hijâb) à l’école et dans les lieux publics sont encore observables et loin d’être oubliées par la communauté musulmane qui a vu en cette loi une atteinte à la liberté de la musulmane et une humiliation…

Donc on pense que toute loi contre le Niqâb ne fera qu’aggraver la situation et transformer ce sujet « insignifiant et annexe» en une cause alimentant des discours haineux et belliqueux contre les symboles du pays par ceux qui prônent l’intolérance et surtout faire en sorte que de plus en plus de jeunes musulmans se sentent humiliés et s’investissent massivement dans le radicalisme religieux…

Au lieu d’une loi, il vaut mieux encourager la formation et l’éducation autour du religieux en aidant les vrais savants compétents et modérés à faire ce travail.

L’éducation et la formation valent mieux que la répression. La répression ne peut que donner des résultats contraires à ceux escomptés.


Notes de bas de page :

[1] La femme ne doit pas tout montrer au Mahram ni aux autres femmes, il y a effectivement des limites: chez les malikites: sa 'awra devant ses Mahârim hommes (comme le frère, le père...) c'est tout le corps sauf le visage, la tête, les mains, le cou , les jambes et les pieds.
Sa 'awra en présence de femmes musulmanes ou de femmes Mahârim s'étend du nombril aux genoux. Mais on conseille la pudeur même dans ces cas pour qu'elle montre le bon exemple aux soeurs.
Quant au mari il peut tout voir de sa femme et inversement.
Il est autoriser à un homme de voir le visage d'une femme et ses mains: si il n' y a pas de séduction ou de crainte de séduction (fitna).
En cas de nécessité (comme une nécéssité médicale) il est possible de voir la 'awra (Voir Al-Fiqh 'alâ madhâhib al-arba'a tome I page 174 ).

Mercredi 24 Juin 2009

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Question :
Si la femme qui s'est convertie à l'Islam éprouve une gêne et des difficultés à porter le voile légal (le foulard, Hijâb), doit-on l'obliger à le faire et insister, même si cela doit la mener (peut-être) à s'éloigner définitivement de l'Islam ?

Réponse :
En générale : nous sommes tenus de convaincre (informer) (de la façon la plus douce et convenable) la musulmane que le fait de se couvrir est une obligation religieuse, que Dieu le Très Haut ainsi que son Envoyé (paix et salut sur lui) ont ordonnée et qui a fait l'objet d'un consensus de la communauté.

Après: Il est évident que chacun est libre de choisir sa voie ( Allah dit dans le Coran: nulle contrainte dans la religion )

Les enseignements de l'Islam dés son avènement se caractérisaient par la sagesse et la pédagogie évolutive (al-marhaliyya): l'exemple évident du Coran par exemple qu'on peut citer: c'est l'abroger et l'abrogeant: comme le vin qui fut interdit par étape: car au début de l'Islam, des compagnons buvaient et le verset qui va interdire définitivement le vin (de la Sourate Al-mâida ) et qui abroge les autres versets: n'a été révélé que quand la foi des musulmans est devenu plus solide et l'Islam plus fort (L'interdiction n'a pas été brusque et soudaine mais en respectant des étapes jusqu'à arriver au statut final et définitif de l'interdiction)...Idem pour le voile...Donc les prescriptions de Dieu étaient révélées (à cette époque) au fil de la prédisposition de la société à recevoir et accepter facilement ces prescriptions et au fur et à mesure que l'Amour de Dieu et de Son envoyé augmentaient dans les coeurs et aussi au fur et à mesure que l'islam et sa société s'organisaient et se fortifiaient...

Donc on conseille de laisser le temps à cette femme pour bien comprendre la religion petit à petit et jusqu'à ce que sa foi augmente: donc commencer d'abord par lui apprendre les fondements de l'Islam (foi,prière, jeûne...) en utilisant la douceur et la sagesse.

Ensuite, il conviendra de l'entourer par des soeurs musulmanes pieuses et sages, afin qu'elle les prenne comme modèle, de même que nous devons la ménager et être doux et sage. Car Dieu octroie par la délicatesse ce qu'on ne peut obtenir par la violence (comme a dit le Prophète (paix et salut sur lui) dans le hadîth sahîh).

Bien que le port du foulard ou du Hijab comme on l'appelle de nos jours soit une obligation pour la musulmane (comme on a vu), il n'en reste pas moins qu'il n'est qu'une application de la religion et non l'un de ses fondements. Si la sévérité et la dureté à ce propos sont susceptibles de lui faire rejeter la religion dans son ensemble, il n'est pas permis par la loi musulmane de renoncer à un fondement pour une prescription.

Le principe des équivalences nous impose de nous taire devant ce travers, de peur de tomber dans un travers plus important. C'est là un principe connu et légalement admis.

D'autant plus que ce méfait, même s'il est illicite, fait partie des péchés véniels (mineurs) et non majeurs, vu que la fornication (zinâ) est un péché plus grave que celui-ci, toutes ces choses interdites n'étant que de possibles étapes pouvant mener à un péché majeur. Le péché véniel est objet de tolérance[1], alors que ce n'est pas le cas des péchés majeurs qui nécessitent le repentir sincère (tawba nasûh). Ainsi, Dieu le Très-Haut dit :
« Si vous évitez (de commettre) les péchés les plus graves, nous vous pardonnerons vos méfaits (véniels) et nous vous ferons entrer généreusement dans le Paradis. » Coran S 4/V 31


Notes de bas de page :

[1] Pardonnés (effacés) par l’Istighfâr, la prière, le jeûne, la prière du vendredi…Les savants avancent que les petits péchés sont pardonnés en évitant les grands péchés (selon: Coran S 4/V 31)

Samedi 8 Août 2009

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Que Dieu donne longue vie à nos savants, BarakaAllahu fîkum pour cette étude bien détaillée et analyse rigoureuse et trés bien argumentée sur le voile et le Niqâb.
Pour ce sujet d'actualité, je pense que tout a été dit...
Vendredi 16 Octobre 2009

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Le CFCM (Conseil français du culte musulman ) se prononce contre une loi sur le Niqâb:
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/10/15/burqa-le-cfcm-critique-mais-ne-condamne-pas_1254355_3224.html#xtor=AL-32280184
 Ashwaq
Samedi 30 Janvier 2010

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On a appris avec stupeur et grand choc, la nouvelle de la prise de position d'un Imâm et les conséquences dramatiques de cette prise de position:
lire:
http://www.metrofrance.com/info/l-imam-de-drancy-conspue-dans-sa-mosquee/mjaC!Xq90QOTKY1arM/

Notre communauté ici en France est appelée à être vigilante, à ne pas tomber dans les piéges tendus pour nous éloigner des vrais défis, à mesurer par la sagesse ,le bon recul et la bonne compréhension chaque affaire.
L'islam, cette grande et belle religion ne se restreint pas au voile ni au voile intégrale, il est trés dommage et triste de voir notre communauté ici divisée et affaiblie pour une question aussi mineure et annexe que celle du voile intégrale. On a détaillé ci dessus trés amplement les preuves irréfutables qui montrent que le voile intégrale (Burqa) n'est pas du tout une obligation:
on cite entre autre:
Le Qadi ‘Iyâd (mort en 544 H) dit à propos de l’obligation de cacher le visage exclusivement réservée aux nobles épouses du Prophète : « il y a unanimité sur le fait que le devoir de cacher le visage est spécifique aux épouses du Prophète , cela ne concerne que les épouses du Prophète »
قال عياض
ولا خلاف أن فرض ستر الوجه مما اختص به أزواج النبي صلى الله عليه وسلم
fin de citation

Notre communauté doit s'intérésser plutôt aux vrais problémes, entre autre l'éducation de nos enfants, notre impact économique, notre représentation de notre religion: sommes-nous des bons ambassadeurs de cette belle religion?
Chacun de nous là où il se trouve doit se poser cette question cruciale: est ce que je donne une bonne image de ma religion? ou est ce que je suis entrain de nuire à cette image?

Pour avoir le respect parfait des autres pour notre religion, il faut d'abord changer nos comportements, être efficace dans la société où nous vivons, avoir le meilleur comportement envers notre prochain comme exigé par notre modéle le Prophète Sidna Muhammad (paix et salut sur lui), exceller dans nos études ou notre travail, bien s'intégrer sans se dissoudre ni perdre nos valeurs fondamentales...

Comment voulons-nous inspirer le respect si on reste divisé, faible, insouciant, sans projet de société!

N'oublions jamais, que pour la première fois dans l'histoire, les musulmans vivent durablement et en paix dans des pays non musulmans où ils bénéficient des même droits que les autres (couverture sociale, accés au différents services, droit de créer des associations ou des entreprises, droit de propriété, droit de construire des mosquées...), c'est une situation unique et qui met sur nos épaules à tous une trés lourde responsabilité: celle de ne pas nuire à l'image de l'islam, d'être une valeur ajoutée positive et non un facteur de nuisance, de bien s'organiser et s'entraider entre nous pour le bien et l'intérêt suprême de notre religion et des générations futures.

Nous vivons dans un monde où la force et la puissance des peuples se mesurent avant tout par leur impact économique, l'histoire retiendra le grand écart entre notre état actuel et l'état de nos salaf (nos ancêtres pieux) qui ont régné avec justice, grand civisme et respect des autres pendant 8 sicécles.

Enfin, on rappelle un hadîth qui doit être la devise et le moteur de chacun de nous:
Le Prophète (paix et salut sur lui) dit : « Où que tu sois crains Dieu; fais suivre la mauvaise action d'une bonne: elle l'effacera et use d'un bon comportement envers les gens.»Rapporté par An-nawawî (entre autre) dans ses quarante Hadîths.
Les gens (An-nâs) dans ce hadîth- veut dire tout le monde (musulmans et non musulmans).

عن أبي ذر جندب بن جنادة ، و أبي عبد الرحمن معاذ بِن جبل رضي الله عنهما، عن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: اتق الله حيثما كنت، وأتبع السيئة الحسنة تمحها ، وخالق الناس بخلق حسن . رواه الترمذي وقال: حديث حسن

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