Salam 'alaykum wa rahmatullah
A l’occasion du mois béni du Ramadan le mois du Coran par excellence, votre site doctrine-malikite (1er site de droit musulman malikite en français) a organisé le concours du meilleur article sur le Coran.
Ce concours a été proposé avec l’aimable partenariat
des éditions IQRA (IqraFrance), les 4 Sources et Souk Ul Muslim.
Pour rappel les articles des gagnants de l'année dernière:
http://www.doctrine-malikite.fr/forum/Meilleurs-articles-sur-le-Coran-a-l-occasion-de-notre-concours-du-mois-de-Ramadan_m204597.html
Rappel des critères pour cette année:
L’article attendu doit comporter de façon synthétique mais
référencée les points suivants:
* Les circonstances de révélation du livre sacré
* Ses principaux sujets
* Qu’est ce qui fait son miracle et son intemporalité
* Comment est-il interprété ? les règles exégétiques
* Les règles de sa diction
* Et les circonstances de sa première et deuxième compilation.
Nous avons l'honneur et le plaisir de vous annoncer les deux gagnants:
*1er prix: la soeur Soumia ALICE
*2éme prix: la soeur Fatima RACHED
Nous présentons nos félicitations aux gagnantes. Puisse Allah les élever en degrés au service du Livre sacré et de cette belle religion.
Nous avons le plaisir et l'honneur de vous présenter ces deux articles dans l'ordre:
1er Article: la soeur Soumia ALICE
Voyage au cœur du Qoran- Qu’Allah en face le cœur de nos cœurs !
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Les circonstances de révélation du Livre sacré
Le Coran est un livre divin
ll est la parole d’Allah swt, descendu sur Mouhammad (paix et salut sur lui) par l’intermédiaire de l’Ange Jibril (Gabriel) a.s pour l’humanité
Le mot Qoran peut se traduire approximativement par lire ou réciter.
Sa racine littérale est la même que celle du premier mot transmis lors de la révélation : « Iqra »(lis/récite) qui est contenu dans le verset de la sourate 96/L’adhérence.
Le Qoran est initialement descendu entièrement, dans tout son ensemble, du Trône au premier ciel, puis en fragments, de l’étape céleste à l’étape terrestre.
Cette fragmentation n’est pas hasardeuse mais pleine de sens par la Sagesse et la Miséricorde d’Allah swt, et cela dans une perspective de facilité pour le Prophète (paix et salut sur lui), d’adaptabilité, de sensibilisation auprès des Hommes, mais également afin de dévoiler son mystère, implanter graduellement les lois divines, lancer son défi, raffermir le cœur,
et Allah est Le plus savant.
La révélation à Sidna Mouhammad (paix et salut sur lui) commença durant la nuit du Mérite, encore appelé nuit de la Valeur ou du Destin selon les différentes traductions de « Laylat al Qadr »
Cet évènement eut lieu pendant le mois de ramadan, en l’an 610 du calendrier grégorien.
Sidna Mouhammad, paix et salut sur lui, avait alors dépassé la quarantaine d’années.
Il effectuait des retraites pieuses, s’adonnant à la méditation dans une caverne nommée Hira, qui se trouve sur une montagne proche de la Mecque.
A ce même moment et dans cette même ville, le peuple était emprunt à l’idolâtrie, en adorant des statuts et était en perdition.
Ils s’étaient détournés en grande majorité des messages prophétiques antérieurs et du rappel d’Allah swt.
Ils étaient loin du tawhid, l’unification d’Allah, et étaient des polythéistes.
Il y avait évidemment des juifs et des chrétiens de par le monde, mais leur fondement allait bientôt être bouleversé.
L’ange Jibril a.s vint à la rencontre de Mouhammad sws dans la caverne Hira, en tant que messager céleste et dans le but de lui transmettre la révélation d’Allah swt.
La transmission impliqua tout d’abord la mémorisation car le prophète sws était illettré.
Il(sws) mémorisait, transmettait publiquement et invitait ses compagnons à mémoriser à leur tour, puis il( sws) envoya des musulmans enseigner le coran et les règles de l’islam à d’autres communautés
Cette révélation, sera la dernière, viendra rappeler, parfaire et parachever la religion agrée par Allah swt.
Elle durera vingt trois ans.
Les directives et prescriptions qu’il contient sont valables pour l’humanité toute entière et ce, de manière intemporelle à compter de sa révélation.
Certains versets furent révélés suite à des circonstances particulières ( situation générale ou spécifique, évènement historique, question particulière posée par un tiers, et d’autres raisons dont Seul Allah connaît la raison.)
Un hadith rapporté par Boukhari nous informe de la manière dont était perçue la révélation par Mouhammad sws :
«Selon ‘Aicha, la mère des Croyants, Harit Ben Hicham demanda au Prophète :
« Ô Envoyé de Dieu, comment se manifeste à toi la Révélation ? »
- Parfois, répondit celui-ci, je ressens comme le timbre d’une clochette et c’est le plus éprouvant pour moi. Puis quand l’épreuve se termine, alors seulement je comprends le sens du message.
En d’autres occasions, l’ange prend une apparence humaine et je retiens les Paroles qu’il me communique.
Et ‘Aïcha d’ajouter : - Certains jours de grand froid, le Prophète recevait la Révélation, et à la fin, je voyais son front ruisseler de sueur. »
Nous pouvons distinguer deux phases dans la révélation :
La phase mecquoise, qui s’étala de la première révélation et pendant environ 13 ans
et
la phase médinoise qui dura environ 10 ans ;
Elle débuta par l’hégire et s’acheva à la mort du prophète sws.
Après une première période de révélation, vint une période appelée Fatra/ La pause.
Trois ans durant, la révélation cessa.
Pendant cette période, le prophète sws s’éleva spirituellement par la prière et la purification de l’âme, au point d’ôter la tristesse et l’impatience liées à la cessation momentanée de la révélation.
Certains vinrent dirent au prophète sws qu’Allah l’avait abandonné, et c’est à ce moment, Gloire à Allah, que Jibril a.s vint avec la sourate 93,
Le Jour Montant :
« 1. Par le Jour Montant!
2. Et par la nuit quand elle couvre tout!
3. Ton Seigneur ne t'a ni abandonné, ni détesté.
4. La vie dernière t'est, certes, meilleure que la vie présente.
5. Ton Seigneur t'accordera certes [Ses faveurs], et alors tu seras satisfait.
6. Ne t'a-t-Il pas trouvé orphelin? Alors Il t'a accueilli!
7. Ne t'a-t-Il pas trouvé égaré ? Alors Il t'a guidé.
8. Ne t'a-t-Il pas trouvé pauvre? Alors Il t'a enrichi.
9. Quant à l'orphelin, donc, ne le maltraite pas.
10. Quant au demandeur, ne le repousse pas.
11. Et quant au bienfait de ton Seigneur, proclame-le. »
A partir de là, la révélation reprit régulièrement jusqu’à la mort du prophète sws, 23 ans après sa première rencontre avec Jibril a.s
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Ses principaux sujets
Le coran contient 114 sourates.
Nous pouvons scinder en deux les principaux sujets, en les associant aux sourates mecquoise, qui abordent clairement l’appel à l’unification d’Allah et les sourates médinoises qui traitent davantage de la jurisprudence.
Plus en détail, les thèmes révélés lors de la phase mecquoise touchent à l’appel des gens vers la soumission à Allah, en évoquant la vérité à travers le culte et l’adoration dans un monothéisme pur, le rejet de toute autre forme d’association.
Sont également évoquées durant cette période les notions de résurrection, du jugement dernier, du paradis, de l’enfer mais également du comportement et de la moralité que se doit d’incarner le musulman, la sincérité, la fraternité, la justice, l’honnêteté …
Dans cette typologie de versets sont abordés les sujet de l’univers, de la création et la mise en place des généralités de la charia ainsi que la dénonciation des crimes des mécréants.
Les récits prophétiques et des peuples antérieurs y trouvent également leur place.
Concernant la phase médinoise, c’est les sujets concernant les pratiques cultuelles, la réglementation détaillée de la société, des rapports humains, de la législation en plusieurs domaines ( le licite, l’illicite, le commerce, l’héritage, les peines légales, le mariage, le divorce, la famille, le jihad …)
Sont relatés également ce qui est relatif aux gens du livre, autant dans l’appel à l’islam, la dénonciation de la trinité et des divers dérives et exagération, [que dans le devoir de bon comportement qu’on doit à leur égard afin de leur passer le message…]
Les hypocrites sont très largement dénoncés, menacés et dévoilés à travers le contenu des versets médinois.
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Son miracle et son intemporalité
La nature miraculeuse du coran est démontrable aisément par plusieurs points que voici :
Le défi qui y est lancé à plusieurs reprise en son sein est de tenter de l’imiter.
Et les poètes de renommé, les orateurs dans toute leur éloquence ne l’ont pas relevé, alors que, rappelons le, il fût transmis à un homme illettré.
Les hommes sont dans l’impossibilité absolue de produire quelque chose de semblable au Qoran [même un verset].
L’imam Al-Qourtouni a énoncé dans son commentaire du Qoran des aspects de son miracle qui peuvent expliquer cela d’une part, et démontrer plusieurs aspects miraculeux du Qoran :
« Le langage coranique, ainsi que son style dépasse toutes les autres langues et style arabe, sa compréhension ne peut être égalée ni sa législation surpassée, de même que les récits au sujet de l’inconnu et le savoir qu’il comprend au sujet des lois et de la création ne peuvent être que révélation divine.
Les sciences naturelles y sont d’une exactitude jamais contrariée !
Tout ce qu’il contient comme promesse s’accomplit et il est prompt à répondre à la satisfaction des besoins humains.
Un des grands miracles du Qoran est son effet sur le cœur des Hommes. »
Le Qoran est d’autre part, exempt de toute contradiction !
Gravons dans notre esprit que tout cela ne peut se faire que car Allah swt l’a décrété
-Son interprétation et les règles exégétiques
L’interprétation du Qoran (exégèse/tafsir) est une des sciences islamiques.
Elle est très importante puisque de cela découle la compréhension et donc l’application de son contenu.
Le mot tafsir dérive de la racine fassara : expliquer/interpréter.
Dans la terminologie islamique, il exprime donc le concept de l’explication, de l’interprétation et du commentaire du Qoran.
A noter que certaines écoles[Minoritaires] mettent en garde contre l’exégèse coranique.
Pour qu’un tafsir soit accepté et dit « authentique », les écoles musulmanes ont fixé des conditions de bases.
Concernant l’exégète ( moufassir), il doit être profondément ancré dans sa croyance, avoir une excellente connaissance de l’arabe et de ses règles, très instruit dans les sciences relatives au coran ( hadith )
Il doit également ne pas se contenter d’une seule opinion.
Le meilleur tafsir est l’explication du Qoran par le Qoran, puis explication du coran par le prophète sws, puis vient l’explication par le récit des compagnons, puis les récits des tabi’oun.
Il y a trois types distincts de tafsir :
Le tafsir bi l riwaya ( par transmission)
Le tafsir bil ra’y ( par une opinion irréfutable) (rejeter par certaines écoles, majoritairement accepté)
Le tafsir bi l ichara (par indication, à partir de signes, ésotérique)
Il ne faut pas rejeter ce qui est issu des récits surs et authentiques des compagnons et des tabi’oun concernant l’explication du Qoran mais il est néanmoins d ‘une importance ultime de veiller à distinguer les récits authentique de ceux qui ne le sont pas.
Les récits des gens du livre doivent être [analysés] et évalués [par les savants compétents afin de juger leur convergence/divergence avec l’esprit de la révélation ultime].
Il faut également porter une vigilance particulière à ne pas prendre des récits qui auraient été introduit pour fausser nos croyances et induire en erreur, ainsi que tout ce qui attrait à la philosophie, la politique…
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Les règles de sa diction
Le Qoran est la parole d’Allah.
Plusieurs principes de bases sont liés au respect et à la magnificence de la parole divine pour la lecture coranique dont voici les plus communs.
Précisons que les règles qui suivent concernent le Qoran exclusivement en arabe
La pureté rituelle est de mise, en effet, avoir les ablutions est nécessaire.
Il va de soi que le Qoran doit être gardé dans un endroit propre.
Comme tout acte, l’intention doit être placée, et celle de la lecture coranique tout particulièrement dirigée vers Allah.
Il est recommandé de s’assoire face à la qibla et d’incarner une attitude humble et digne ainsi que de lire sur un ton agréable,
Il faut réciter la formule d’al isti’âdha et la basmalah avant de débuter la lecture.
Il faut s’efforcer de réciter d’une façon harmonieuse, en psalmodiant.
Cette récitation, at-tilâwa, est conditionnée par les règles de tajwid
Le mot tajjwid est un dérivé de la racine jawwada qui signifie « bien faire/améliorer »
La science de la récitation se divise en trois branches principales qui sont la connaissance des règles de tajwid, la connaissance des différentes lectures et la connaissance des différents modes de récitation( rythmique)
La science plus spécifique du tajwid comporte deux points fondamentaux :
La prononciation correcte des lettres aux différents points d’articulation et le respect de la longueur, de l’accent correct des différentes lettres aux différents endroits.
[REVELATION du CORAN selon sept lettres (cf Hadîth) (les 10 lectures :Qirâât)]
-Les circonstances de sa première et deuxième compilation.
C’est moins d’un an après la mort du prophète sws que se fit la première compilation du Qoran, sous le califat d’Abu Bakr (r.a).
C’est sous le conseil d’Omar(r.a), qui était soucieux de la préservation de la révélation suite à la mort de plusieurs de ses mémorisateurs, qu’Abou Bakr entreprit de compiler tout cela en un livre.
Zayd Ibn Thabit fut missionné pour rassembler tous les supports existants ou les versets étaient écrit afin de les réunir intégralement.
Cela se fit avec une grande vigilance et des règles bien précises afin préserver le message original et authentique.
Le texte fut alors rédigé sur des feuillets confiés à la garde d’Abou Bakr.
Après sa mort, cela fut confié au deuxième calife Omar Ibn Al Khattab et, au décès de ce dernier, confiés à sa fille Hafsa.
Sous le califat de Othman certains peuples divergeaient sur les différentes prononciations de certains mots du Coran et les nouveaux convertis avaient également des différences de prononciation des mots.
Le calife décida alors d'officialiser un type unique de prononciation de l'arabe du texte coranique[REFERENCE ?] et d'établir une classification unique des sourates les unes par rapport aux autres.
Hafsa lui fit parvenir son manuscrit du Coran.
Plusieurs copies fidèles furent établies.
Une fois la tâche achevée, Othman renvoya le manuscrit original à Hafsa et fit parvenir les copies aux différents points importants du territoire musulman.
Puis il ordonna la destruction de toutes les copies précédentes, dont les manuscrits incomplets ainsi que ceux contenant des annotations personnelles.
Voici ce que fut la deuxième et dernière compilation du Coran, qui est tel que celui que nous connaissons aujourd’hui.
[A Enrichir]