Dieu dit dans le Coran :
« O Humains ! Nous vous avons créés à partir d'un mâle et d'une femelle et Nous avons fait de vous des peuples et des tribus afin que vous vous connaissiez entre vous. Le plus noble d'entre vous pour Dieu est le plus pieux » Sourate 49 (les chambres), Verset 13.
Et il dit :
« Si Dieu ne repoussait pas les gens les uns par les autres on aurait assurément démoli bien des monastères, des églises, des synagogues et des mosquées où l'on prononce (invoque) beaucoup le Nom de Dieu » Sourate : Al-Hadjj verset 40.
Abû ad-Dardâ' rapporte que le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Voulez-vous que je vous annonce quelles sont les meilleures de vos actions, les plus pures auprès de votre Seigneur, celles qui vous élèvent le plus en degré, et meilleures pour vous que de dépenser or et argent en aumône,
et meilleurs pour vous que de rencontrer vos ennemis lors d'une bataille pour les tuer ou pour qu'ils vous tuent ? Ils répondirent : Oui. Certes. Il reprit : Eh bien c'est l'invocation de Dieu le Très-Haut. » Un homme demanda :l'invocation est elle meilleur que le Djihâd (la guerre sainte) ? Le prophète répond alors : « même si le mudjâhid (le combattant) frappe avec son épée jusqu'à ce qu'elle se brise et se remplie de sang l'invocateur restera toujours meilleur que lui. »( Hadîth Sahîh, rapporté par Ibn Mâja et At-tirmithî.)
L'Islam est une religion de Paix et d'Amour par excellence; l'étymologie même du mot vient de la racine: S.L.M , dont découle: Istislâm (soumission) et Salâm(paix), ce qui veut dire: soumission au Créateur et paix avec les créatures.
La règle en islam est bien la paix, la guerre n'est qu'une exception et sert à ramener la paix...
Les grands hommes de l'Islam qui portèrent haut l'étendard de la foi islamique ne pouvaient pas s'opposer à la théorie coranique qui n'habilite pas le croyant à faire usage de la force pour rallier/contraindre les non musulmans à leur religion : '
Pas de contrainte en religion ! La voie droite se distingue de l'erreur ' (Coran, Sourate 2, verset 256).
«
Tu n’es envoyé que pour faire le rappel, en aucun cas tu ne seras à leur encontre un dominateur ». (Coran, sourate 88, versets 21 et 22).
«
Si ton Seigneur l’avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru. Est-ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants ? » (Coran, 10:99)
«
S’ils te contredisent, dis-leur : « Je me suis entièrement soumis à Allah, comme l’ont fait ceux qui me suivent. » Et dis à ceux à qui le Livre a été donné, ainsi qu’aux illettrés : « Avez-vous embrassé l’islam ? » S’ils embrassent l’islam, ils seront bien guidés. Mais s’ils se détournent… Ton devoir n’est que la transmission du message. Allah, sur Ses serviteurs, est Clairvoyant. » (Coran, 3:20)
Le Grand Djihâd celui le plus haut et le plus noble est bien le combat continu et permanent contre l'âme charnelle, contre l'ego et les passions pour se parer des caractères divins (Akhlâq Ar-rahmân).
En effet les deux ennemis les plus redoutables de l'homme sont : son âme (et ses penchants terrestres) et Satan. La tâche la plus difficile pour chacun dans ce monde consiste en cet effort permanent sur soi, pour vaincre ces
deux ennemis invisibles.
Le respect de la vie et l'amour, sont les deux ailes du musulman dans le cheminement vers son seigneur, son capital ou son viatique dans ce long voyage, est sa conformité à la loi divine et son habit le plus beau est la piété et le bon caractère (libâsa at-taqwâ).
La vérité sur le Djihâd
Le mot 'Djihâd' est aujourd'hui employé à tort et à travers, avec souvent une connotation fortement négative, voire terrifiante, sur fond de terrorisme «qui n’a rien d’ islamique » et d'attentats suicides. Il est important de préciser la véritable signification du 'Djihâd'.
Mais avant d'entrer dans le vif du sujet il faut prendre au sérieux et avoir conscience des dangers que les commentaires arbitraires des textes sacrés pourraient provoquer. Chaque individu peut lire le Coran et la Sunna, mais quiconque ne peut les interpréter, car chacun projette ses états d'âmes dans son interprétation. Les gens englués dans l'ignorance et l'obscurantisme sont gouvernés par les pulsions de leur ego, et par conséquent vivent dans l'époque de l'ignorance, même si l'on est au vingt et unième siècle. Leur interprétation des textes sacrés, de la Bible, des Evangiles et du Coran correspond au niveau très bas et très matérialiste de leur compréhension et de leur imagination. L'on ne peut pas accuser le texte, si son interprétation est erronée.
La bonne lecture des textes est l'affaire des savants qui connaissent le texte, ses règles et
son contexte et ceci est valable pour toutes les religions
car autrement comment on peut justifier les croisades, ou les guerres de religions si ce n'est par une lecture littéraliste et même déformée des textes!
'Djihâd' signifie « effort suprême » et est dérivé de la racine « Djahd » signifiant « effort ». Celui qui emploie ses efforts en permanence afin de parvenir à un objectif important est un «Mudjahid». 'Djihâd' et tous les mots qui en sont dérivés font parties du vocabulaire coranique et
on les trouve 41 fois employés dans le texte saint.
Les courants de la terreur s'appuie pour "justifier" leurs horreurs sur la Sourate 9, verset 29. Nous rappellons que cette sourate 9 est la seule révélée sans "Au Nom de Dieu le CLément, Miséricordieux" et correspond à un contexte bien particulier où la survie de l'islam et des musulmans était menacée par les hypocrites et par la trahison des pactes de paix du côté des ennemis!
Le littéralisme des adeptes de la secte de la haine et de l'exclusion est contraire à l'islam car il contredit les versets immuables (Muhkam) qui interdisent de porter atteinte à la vie que Dieu a rendu sacrée sans raison légitime!
Les anciennes sources de droit musulman affirment à l'unanimité que le petit Djihad ne peut être décrété que par l'autorité central (الجهاد أحكامه أحكام سلطانية و له شروط و قواعد و أدبيات), ces mêmes sources précisent les modalités et la charte de ce type de Djihad et le jurisconsulte Salaf Abdellah Ibn Al hasan (RA) va même jusqu'à contredire le Jumhûr en affirmant que le petit Djihâd contre les polythéistes n'est pas Fard Kifâyah mais Tatawwu' (volontaire).
Le Coran décrit les fidèles comme étant des gens qui font régulièrement leur prière, donnent de bon gré l'aumône purificatrice légale (zakat) et emploient beaucoup d'efforts en sacrifiant leurs biens matériels et leur « ego », sur le chemin de Dieu. Mais contrairement à ce que l'on croit souvent de nos jours, l'obligation religieuse de 'Djihâd'(projetée sur le contexte actuel qui est un contexte de paix) est absolument privée de tout sens guerrier sauf dans le cas défensif où on le nommera le petit Djihâd. Les mots qui désignent la guerre et employés par le Coran sont « harb » et « qitâl », avec leurs dérivés:
a)- « Harb » est une sorte de guerre qui peut être déclarée par un individu ou un groupe d'hommes contre des ennemis moraux ou physiques. Par exemple le verset deux cents soixante quinze de la deuxième Sourate du Coran (Al-Baqara) condamne fermement « l'usure» et parle ainsi:
« Dieu autorisa la vente et interdit l'usure. (275/II) Ô vous les croyants! Respectez la volonté de Dieu et renoncez- si vous êtes réellement des croyants- à ce qui vous reste de profit de l'usure. Mais si vous ne le faites pas, préparez vous à la guerre (Harb) que Dieu et son prophète envisagent contre vous» (279/II)
Dans un autre verset le Coran :
« Chaque fois qu'ils essaient de provoquer le feu de la guerre (harb), Dieu l'éteint » (64/V)
b)- « Qitâl» signifie « engager des actions guerrières ». Le « qitâl» peut être négatif si c'est pour bafouer la justice et opprimer la liberté d'un peuple,
et positif si c'est pour défendre légitimement la vie, la dignité, les biens, l'habitation de soi-même ou d'autrui contre un ennemi envahisseur et agressif.
190. Combattez dans le sentier de Dieu
ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes. Dieu n’aime pas les transgresseurs !Sourate 2, verset 190
QUAND DIEU a instauré le petit Djihad ?
Après plus de quinze ans de souffrances, de tortures et de vexations où Dieu n'avait pas autorisé les musulmans à utiliser la force contre leurs oppresseurs, Dieu a permis pour la première fois en Islam, aux musulmans de faire la guerre (petit Djihad, guerre sainte) contre les infidèles oppresseurs lorsque le Prophète et ses compagnons ont été obligés de quitter injustement la Mecque vers Médine et furent attaqués par leurs ennemis à plusieurs reprises; le verset trente neuf de la sourate « Al-Hadj » qui marque cet évènement historique emploie le mot « qitâl »: «
L'autorisation(de se défendre) a été délivrée à ceux qu'on combat (yuqâtalûna) en pure injustice (puisqu'ils ont été opprimés) et Dieu est parfaitement capable de leur accorder la victoire . Ceux qui ont été injustement chassés de leurs demeures uniquement pour avoir dit : ‘Notre Seigneur est Dieu’. Et si Dieu ne repoussait pas certains peuples par d’autres, des ermitages auraient été démolis, ainsi que des synagogues, des oratoires et des mosquées où le Nom de Dieu est invoqué abondamment...» (39/XXII) : les savants contemporains appelle ce Qitâl justifié et qui est obligatoire contre l'ennemi envahisseur (pour ceux qui peuvent et pour défendre sa patri et la religion): le petit Djihâd.
En outre, le Coran fait allusion à la confrontation militaire entre les compagnons des prophètes dans une position défensive et leurs adversaires envahisseurs dans divers versets en employant quasi exclusivement le mot «qitâl».
Historiquement c’est une guerre qui existait également chez les nobles Prophètes prédécesseurs du noble Prophète de l’Islam : voici un exemple concernant l'histoire de l'affrontement entre les Israéliens gouvernés par David et leurs ennemis dirigés par Goliath (245-251/II) :
«
N'as-tu pas vu les Anciens des fils d'Israël après Moïse, quand ils dirent au prophète de leur temps « désigne un roi pour nous, pour que sous son commandement nous combattions (qâtala) dans le chemin de Dieu......
.... Il nous est impossible de ne pas combattre (qâtala) sur la voie de Dieu puisque nous avons été chassés de nos habitations et séparés de nos familles... » Leur prophète leur répondit: « Dieu vous a envoyé Saül (Tâlût) comme roi. »....
.....Ils dirent: « Nous ne sommes pas capables de résister aujourd'hui devant Goliath et son armée. » Mais ceux parmi eux qui croyaient rencontrer Dieu répondirent: « Combien de fois un petit groupe d'hommes a vaincu une troupe nombreuse, avec l'autorisation de Dieu.
Dieu est avec ceux qui sont patients ». ......Ils vaincurent enfin leur ennemi, avec l'autorisation de Dieu, et David élimina Goliath. Dieu accorda à David la royauté et la sagesse; il lui enseigna ce qu'Il voulait. »
Juste à la suite de ces versets Le Coran fait cette déduction: « Si Dieu ne repoussait pas certains hommes par l'intermédiaire d'autres, la terre serait envahie par la corruption »(251/II) et fait également cette remarque:
« Combattez (qâtilû) sur la voie de Dieu, sachez que Dieu entend et connaît tout » (243/II).
L'on en déduit donc que selon la logique du Coran, la résistance devant l'injustice, l'invasion et la barbarie est un acte légitime. Mais malgré ce constat il faut souligner que dans tous les versets cités à ce sujet le mot « Djihâd » n'a pas du tout été employé ; mais «qîtâl» ou «muqâtalah» sont utilisés.
La sunna muhammadienne a définit la charte, les convenances et les conditions de ce qitâl: qui peut être appelé aussi: le petit Djihâd (al-jihâd al-asghar).
L'action militaire défensive pour chasser l'ennemi envahisseur et défendre sa patrie (sa religion): s'appellera: le petit Djihâd et ne pourra être abrogée: au contraire c'est un devoir religieux individuel (fard 'ayn) pour ceux qui peuvent.
Le mot «Djihâd» signifie dans son sens profond et global « un effort très important », et correspond à une action intérieure individuelle que chaque «croyant» est invité à entreprendre pour s'approcher graduellement du but final de son ascension ésotérique vers Allah. A ce sujet le Coran donne cette précision:
« Ceux qui emploient tous leurs efforts pour Nous (jâhadu fînâ), nous allons les guider vers nos chemins » (69/29) et dans la même Sourate(29), ce verset complète l'explication: « Celui qui fait le Djihad, le fait pour son propre bien » ou « celui qui lutte, lutte pour dresser son nafs (contre son âme) ». « Man jâhada fa innamâ yujâhidu li nafsih » (6/29).
Ainsi «le grand Djihâd » n'est en fait qu'un combat que chaque croyant déclare à l'intérieur de lui-même contre ses pulsions primitives et les poussés instinctives. Durant cette lutte acharnée, le croyant essaye de développer en lui de plus en plus les attributs humains et chevaleresques, tels que l'amitié, l'amour, le don envers autrui, l'altruisme, tout en réprimant les caractéristiques négatives tels que la jalousie, la rancune, la haine, la méchanceté, l'ostentation;...
Ce Djihâd se fait- pour les soufis-, en compagnie d'un maître spirituel réalisé qui connaît les ruses de l'âme égotique et qui connaît mieux que quiconque le Seigneur : (les soufis l'appelle aussi : l'expert, khabîr selon le terme du verset coranique : (Sourate 26, verset 59) «
Le Miséricordieux, interroge donc quelqu'un de bien informé sur Lui (expert)», ce gnostique ('ârif) ou expert, connaît très bien son âme pour avoir parfait son éducation : et « celui qui connaît son âme connaît son Seigneur »)
Le coeur est le lieu du regard divin conformément au Hadîth : «
Dieu ne regarde ni vos corps ni vos formes mais il regarde vos coeurs », il constitue cette forteresse bien gardée, que le Djihâd doit protéger des envahisseurs.
Le coeur, cette subtilité (latîfa) est protégé par la bienveillance divine ('Inâya), il peut être menacé si l'âme n'est pas éduquée/domptée.
Tout ce qui n'est pas Dieu constituera les idoles qui peuvent habiter le coeur : le souiller et le voiler. L'amour de ce bas monde, les attaches matérielles, l'amour du pouvoir (Hubbu Ar-riyâsati), l'ostentation (le petit Shirk) , l'autosatisfaction('Ujb) et j'en passe : forment les envahisseurs qui attaquent ce coeur, ce sont les maladies du coeur.
Une poitrine ne peut contenir deux coeurs (comme dit dans le Coran), si le coeur est rempli d'Amour de Dieu, nul autre Amour ne peut y habiter.
Le Prophète (paix et salut sur lui) dit à propos de l'ostentation par exemple:
«
Le Shirk (le petit shirk ou l'ostentation) restera dans ma communauté comme la marche de la fourmi noire, sous la pierre plate dans la nuit noire »
Ce qui veut dire que les maladies du coeur sont très difficilement décelables et qu'il faut une éducation spirituelle lumineuse pour les diagnostiquer et en guérir: Ceci pour détruire tout « idole » afin de libérer le coeur et pour qu'il puisse voir la vérité (Al-Haqîqa) de chaque chose (par la lumière de Dieu).
Nafs
L'objectif du Djihâd est donc de combattre le « nafs ». En fait, «nafs » ne signifie pas réellement ' âme ' mais plutôt ' ego ', partie de nous même porteuse des pulsions instinctives à l'origine de la barbarie, de l'obscurantisme et de l'ignorance ; «nafs» est l'aspect le plus primitif de l'être humain correspondant au cerveau reptilien. C'est sous la pression du nafs que l'homme reste, en général, dans le domaine de la loi de la jungle. Nafs est en complète contradiction avec tout ce qui relève de l'esprit divin.
L'âme humaine peut osciller entre l'état de l'âme charnelle (Am-mâra bi s-sûa)(cf. Coran), évoluer grâce à l’éducation spirituelle vers celle qui blâme (law-wâma) (cf. Coran) puis enfin vers une âme apaisée (Mutmainna) (cf. Coran).
L'âme humaine peut être victime des insufflations du Diable et des mauvaises pensées: et donc dans ce cas elle voile la vue du coeur et incite au mal et aux pêchers, elle sera l'alliée du Diable et sera ainsi une âme charnelle (Am-mâra bi s-sûa) .
Si elle essaie de résister aux tentations et veut revenir à Dieu à chaque fois (en rappelant à l'ordre): elle sera l'âme qui blâme (law-wâma).
Enfin, si elle est purifiée (Muzakkât), elle atteint le degré de l'âme apaisée(Mutmainna) et sera en harmonie avec la révélation divine donc conforme à la Shari'a: dans ce cas le coeur recevra de Dieu les inspirations lumineuses (al-wâridât) et atteindra l'ouverture (Al-fath). Ceci ne peut se faire sans une éducation d'un maître vivant réalisé (Mutahaqqiq,'ârif).
Attar , poète mystique persan du 6ème siècle de l'hégire, compare le nafs et ses caractéristiques à une jungle dominée par divers animaux tels que le loup de la sauvagerie, le renard de la ruse, l'ours de la sexualité, le tigre de l'agressivité, le serpent , la chauve-souris , le scorpion, etc... Le croyant a l'obligation de combattre tous ces animaux afin de modifier la jungle de sa personnalité et la transformer en un jardin de fleurs et de parfums.
Les prophètes ont été envoyés de la part de Dieu pour appeler les hommes à se réveiller du sommeil de l'égoïsme et distinguer la source du danger qui est camouflée en eux-mêmes. Le Coran précise:
« Je n'acquitte pas mon nafs; puisque le nafs ordonne sans cesse des actes malsains »;(53/XII) et Moïse lance cet appel explicite aux croyants « Ô peuple, revenez vers votre Seigneur et tuez votre nafs»(54/II). Combattre le « nafs commandant des mauvaises actions » (Am-mâratun bi s-sûa) est une condition nécessaire pour faire évoluer l'âme vers les valeurs supérieures de l'humanité, de l'unité, et de la divinité. En supprimant ce premier obstacle, l'individu peut se conformer petit à petit aux valeurs les plus nobles (les caractéres d'Allah), et à la fin d'un voyage long et difficile il pourra devenir le vicaire/lieutenant (Khalîfa) de Dieu. C'est pour cela que le croyant ne peut jamais se séparer de son épée de piété, ni jamais renoncer à ce combat intérieur. Les mystiques expliquent que l'homme peut en réalité parvenir à surmonter et dépasser ces étapes successives pour finalement réaliser les caractéres nobles et la paix intérieure grâce au Djihâd. C'est la seule garantie du cheminant dans la voie initiatique contre les vicissitudes de son nafs.
Le premier appel des prophètes à leurs interlocuteurs est d'engager un Djihad, parce que cet effort suprême ouvre la porte du perfectionnement : un Djihad contre son propre ego, puisque l'ennemi le plus farouche de chacun de nous est notre propre nafs, et tant que nous n'arrivons pas à maîtriser notre nafs, nous ne pouvons pas développer les capacités latentes cachées en nous.
L’arme redoutable est l’invocation abondante par la parole bénie« lâ ilâ ha illa llah », la confirmation de l’Unicité divine.
La distinction entre les djihad
Dans la « sunna » (la tradition musulmane) les « fuqaha » (docteurs en Droit musulman) ont distingué trois sortes de 'Djihad' à savoir le 'Djihad' le plus grand ('Djihad' al-akbar) - celui contre l'ennemi intérieur - ; 'Djihad' al-asghar (Djihad le plus petit) ; - celui contre l'ennemi extérieur pour défendre la religion (défensif)- ; et le 'Djihad' le plus noble ('Djihad' al-afdal). Ce dernier signifie « dire la vérité devant un oppresseur. »
L'un des évènements survenus lors des guerres des premiers temps de l'Islam clarifie l'importance du sens évolutif et spirituel du 'Djihad'. Un jour, lorsque le prophète et son entourage furent attaqués par l'armée d'une tribu païenne ; les musulmans résistèrent sur leurs positions défensives et gagnèrent la bataille ; après la retraite de l'armée ennemie, le prophète trouva les musulmans très satisfaits des efforts engagés et de leur victoire, et leur lança : ' Nous retournons maintenant de cette petite bataille(petit Djihâd) vers la grande bataille(grand Djihâd:et engageons maintenant le Djihad le plus grand) '.(Fa raja'nâ minal djihad al-asghar ilâ aldjihad al-akbar)
Les musulmans, vraisemblablement surpris par ces paroles répliquèrent : ' mais c'est l'ennemi le plus mortel que nous avons vaincu ! ' et Muhammad répliqua : ' Non, votre plus grand ennemi réside en chacun de vous-même ;( il faut que chacun combatte son propre ego)'.(a'dâ 'adowwokom an-nafs allati bayna djanbaykom) .
Le Prophète de l'Islam a dit : « Mourez avant que la mort ne vous prenne ». Cela désigne la réalité du combat spirituel. De l'avis des théologiens, des interprètes et des mystiques, cette phrase fait allusion au principe de l'évolution substantielle: puisque l'homme est un être qui se développe et qui se surpasse, il est le seul qui sait maîtriser ses pulsions instinctives pour permettre à son esprit de se perfectionner.
C’est pour cela qu’il est l’honorable créature «
Nous avons honoré les fils d’Adam » (Coran), l’être humain est la créature que Dieu a privilégiée par la raison et le libre arbitre et par la possibilité de vaincre les pulsions de son âme charnelle....
En fait l'homme est composé d'une existence et d'une substance. Cette dernière est une réalité évolutive. Il devient radicalement un démon si les pulsions démoniaques de son ego prennent le dessus, ou un vertueux si les attributs divins de son esprit occupent le terrain. Entre le mal et le bien la lutte ne s'arrête qu'une fois que la victoire est acquise par l'une de deux parties adverses.
La parole de Muhammad(paix et salut sur lui) « Mourez avant que la mort ne vous cherche» ainsi que le verset coranique citant la parole de Moïse « revenez vers Dieu et tuez vos nafs », n'incitent pas à des actes suicidaires, mais au perfectionnement, tuer l’égo : c'est-à-dire la transformation de notre âme d'une âme à qui Satan insuffle le mal (alliée de Satan) vers une âme qui blâme (lawwâma) puis enfin vers une âme apaisée (mutmainna) en harmonie avec la loi divine et la révélation. Ceci se fait en éliminant petit à petit les vices de l'âme (tuant ainsi l'âme charnelle et l'ego).
Il ne s’agit donc pas d’une interprétation littérale mais plutôt
allégorique et métaphorique puisque l'acte de suicide est un grand péché (péché capital) en islam, par le suicide nous arrêtons définitivement le processus de l'évolution de notre substance. Engager tout acte suicidaire est interdit explicitement par le Coran et la sunna: ' Dépensez vos biens pour la cause de Dieu et ne vous précipitez pas vous-mêmes à votre propre perte/préjudice '.(Coran 195/II) et « Et ne vous entre-tuez pas (ne vous suicidez pas) car Dieu est pour vous Tout de Miséricorde... »(Coran 29/IV).
Préserver sa vie et la vie des autres est la plus haute responsabilité de l'être humain ; celui qui se suicide tue un individu : lui-même ; or le Coran stipule que ' « ...Que quiconque tuerait une personne- à moins qu'en échange d'une autre ou à cause d'un désordre commis- rien d'autre, alors: c'est comme s'il avait tué tous les gens ensemble. Et quiconque lui fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les gens ensemble '(Sourate 5, verset : 32).
Selon l’islam la vie est sacrée. La vie appartient à Dieu seul, Il l'a déposé en nous et nous a ordonné d'en faire bon usage et d'en prendre bien soin.
Préserver sa vie et la vie des autres est la plus haute responsabilité de l'être humain et l’un des cinq grands objectifs nobles de la législation islamique (Al-kulliyât al-khams).
L’être humain fut créé d’Argile que Dieu a honoré par l’insufflation de Son Esprit : «
Il(Dieu) lui donna sa forme parfaite et lui insuffla de Son esprit » Coran:Sourate 32, verset 9
L’être humain est responsable dans cette terre de s’élever au-delà de ses penchants terrestres vers la Lumière divine par le chemin spirituel de l’Excellence (Ihsân) et donc d’évoluer avec le Grand Djihad vers la purification de l’âme pour ne laisser dans son cœur que la « présence divine » . « Détruire » les idoles qui habitent le cœur pour atteindre enfin le Tawhîd pur et jouir ainsi d’un vrai bonheur sans faille dans ce monde et dans l’autre. Réalisant le but véritable de sa mission qui est l’adoration qui mène au Salut et à la Paix véritable et éternelle, le Paradis « dâru As-salâm » «
demeure de la Paix »
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