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Doctrine Malikite

Au Nom de Dieu le Clément, Miséricordieux



Le Prophète (paix et salut sur lui) dit : « Chercher la science est une obligation pour chaque musulman ».

Il dit aussi : « les Anges étendent leurs ailes à celui qui cherche la science : par satisfaction de ce qu'il fait ».

Et il dit : «Certes, Allah, et Ses anges, les habitants des cieux et de la terre, jusqu'à la fourmi dans sa tanière et jusqu'au poisson prient pour celui qui enseigne aux gens le bien ».

Qu’Allah fasse de ce Forum une aumône courante pour Sa Face généreuse.

Que nos intentions soient purement pour Allah seul.

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Le Fiqh est nécéssaire mais n'est pas suffisant pour protéger la foi

 ashwaq
Dimanche 5 Août 2007

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Pour nos frères et soeurs, voici un article de l'auteur du livre sur la traduction d'Ibn âshir(l'essentiel de la religion musulmane), sur l'importance de la jurisprudence dans l'éducation spirituelle Muhammadienne de la Tariqa Qâdiriyya Butshîshiyya:

L’Imâm Mâlik Ibn Anas (93-179 H.) a dit : 'Celui qui étudie la jurisprudence (tafaqaha) et n'étudie pas le soufisme (tasawwuf) est un pervers (fâsiq); et celui qui étudie le soufisme et n'étudie pas la jurisprudence est un hérétique (zindîq); celui qui allie les deux, atteint la vérité ou est le parfait réalisé (tahaqqaqa).' [1]

Le Shaykh Zarrûq a dit : « le soufisme est la science qui vise la pureté des cœurs (c’est à dire à rendre les cœurs sains) et le fait de les dépouiller de tout ce qui n’est pas Dieu. Le Fiqh consiste en la réforme des actes et la préservation de l’ordre (droiture) ainsi que l’expression de la sagesse des principes de la loi (al-ahkâm). Les Usûl forment la science de l’unicité divine par la réalisation effective des preuves, et par l’ornementation (la parure) de la foi à travers la conviction : comme la médecine préserve la santé du corps, ou la grammaire préserve la langue etc… : [Le Fiqh préserve la loi et le soufisme préserve la foi

Les soufis sont les hommes libres parmi les êtres, car ils sont avec Dieu et pour Dieu en tout temps et en chaque situation. Beaucoup de musulmans comprennent à tord que cette liberté sous-entend le désengagent de la loi divine !

Le débat entre le new-salafisme et le soufisme tourne justement autour de cette question importante : le culte des soufis est-il basé sur la loi divine ?

Pour répondre à cette question, on peut poser une autre question tout aussi importante que la première : Quelles sont les bases du new-salafisme?

A la base du new-salafisme, on trouve le wahabbisme qui fait partie de ce que certains savants sunnite spécialistes[2] appellent « As-salafiyya An-nassiyya » [3]; c'est-à-dire la « salafiyya ou salafisme » qui se contente strictement du texte[4] et donc impose un traitement juridique vertical à toute affaire, sans tenir compte du temps et de l’espace (du contexte) y compris pour les questions à divergence connue dites de l'Ijtihâd. Le Wahhabbisme se caractérise entre autre par les points doctrinaux suivants:
*Renier le fait qu’un musulman doit suivre une des quatre écoles (madhâhib),
*Permettre à tout Muqallid d’accéder à l’effort juridique (Ijtihâd) sans considération des normes et règles émises par les savants des quatre doctrines et autres (ce qui est très dangereux),
*Étendre la notion d’innovation blâmable ou égarée à de nombreuses choses nouvelles, même licites (sans considération des règles prescrites par les anciens savants de la sunna pour distinguer les différents types d’innovation )[5]
*Renier le tawassul (les savants de la « salafiyya Fiqhiyya » rapportent eux, plus de dix sept preuves découlant du Coran et de la Sunna à propos des mérites de la supplication de Dieu par la faveur du Messager ou des saints vivants ou morts)[6] .
*Dire qu’ils sont « le groupe sauvé » et que tous ceux qui ne sont pas en accord avec eux sont des égarés.
*Et surtout accuser les soufis, les ash‘arites et beaucoup de musulmans, de mécréance (kufr) et d’hérésie.

Les soufis soutiennent eux l’appartenance à une doctrine et considèrent que les avis juridiques et l’Ijtihâd en général, doivent être exclusivement l’affaire des spécialistes en la matière. L’Ijtihâd a donc pour eux des règles, et la discipline de la Fatwa est soumise chez eux à des convenances et des conditions strictes. Pour un Muqallid, suivre un savant de la religion est nécessaire. C’est la garantie contre l’anarchie et la Fitna selon les quatre doctrines et selon les soufis.

Quant aux outils utilisés pour répondre aux questions d’actualité et du changement du contexte :
Les savants des trois doctrines : hanafite, malikite et shafi‘ite considèrent (pour établir une Fatwa) en plus du Coran et de la Sunna, le consensus,l’analogie (al-qiyâs), l’interprétation (at-taawîl) et l’opinion (ar-raay) émis par le savant en considérant la finalité et la sagesse de la législation ainsi que l’intérêt de la communauté (al-maslaha).

Le Hadîth suivant : « Dieu envoie à cette communauté à la tête de chaque siècle quelqu’un qui revivifie pour elle sa religion » , [Hadîth sahîh: rapporté par Abû Dâwud dans ses Sunan (n° 4291), Al-hâkim dans son Mustadrak 4/522, Al-bayhaqî dans ma'rifat as-sunan wa al-âthâr 1/28/422 et par d'autres.]
Ce hadîth concerne aussi bien les savants exotériques qui répondent aux questions d’actualité de la communauté en ce qui concerne la jurisprudence ou autre, que les savants ésotériques (les connaisseurs de Dieu qui aident les disciples à purifier et réformer leurs cœurs dans l’environnement et le contexte de chaque époque).

Les maîtres soufis, s’occupent du cœur et son éducation : en effet, pour eux, le cœur est le roi des membres, ceci selon le Hadîth qui précise qu’il y a dans le corps un morceau de chair, s’il est sain (réformé) tout le corps est sain et s’il est corrompu tout le corps devient corrompu, il s’agit du cœur[7] .

Néanmoins, la tâche des soufis s’étend aussi à ce qui aide, oriente et influe de l’extérieur sur cette éducation et sur ce cœur : il s’agit de la Sharî‘a. Car des membres « malades » et non conformes à la sharî‘a, perturberont et empêcheront le cœur de voir avec la lumière divine ou de recevoir ce qui provient de Dieu.

Pour les maîtres soufis, l’apprentissage des sciences religieuses et en particulier du nécessaire du Fiqh est une condition sine qua non pour cheminer dans leur voie en toute assurance et atteindre les stations des réalisés en toute humilité.

Sidi Hamza maître vivant de la Tariqa Qâdiriyya Al-Butshîshiyya insiste sur le respect et l’assiduité à la loi divine en disant : « La Sharî‘a (loi divine) est la porte de la Haqîqa (la vérité) », il compare aussi la personne qui ne cherche pas à connaître et à se parer de la Sharî‘a, au récipient rempli de miel qui est laissé à l’air libre et qui n’est pas protégé ainsi contre les poussières et les insectes…
Dans une de ses sagesses, il dit : « La Haqîqa survole autour du cœur du disciple, mais n’atterrit (se pose) et s’installe que si la piste (le cœur) est propre et pure. Ce cœur qui est le lieu du regard divin ne peut être le réceptacle de cette Haqîqa que si la Sharî‘a est respectée. Si la personne n’observe pas les limites de Dieu, il ne pourra prétendre à la réalisation (at-tahqîq). Protégez vos cœurs en apprenant et en respectant la Sharî‘a, vous connaîtrez ainsi le vrai bonheur dans ce monde et dans l’autre… ».

La Zawiya Butshîshiyya de Madagh comme beaucoup de confréries au Maroc, propose aux disciples en plus de l’éducation spirituelle basée sur le Dhikr, des programmes d’apprentissage du Coran et des sciences religieuses dont le Fiqh.

Pour Sidi Hamza, on ne peut adorer Dieu en l’ignorant. Ainsi, l’essence et le sens de la voie c’est suivre les traces du modèle muhammadienObéir à ses commandements et s’éloigner de ses interdits.

La droiture est meilleure que mille miracles. Les théophanies divines (at-tajalliyât) ne doivent aucunement servir à nourrir l’ego mais plutôt à reconnaître la grandeur du Seigneur et Sa faveur en toute chose et surtout s’affermir et se dévouer dans Son adoration.

Pour tout cela la connaissance de la loi de Dieu est obligatoire.

Sidi Hamza recommande le Matn d’Ibn ‘âshir en Fiqh et l’a même mis dans les programmes d’enseignement des différentes Zawiya du Royaume et dans les pays où la Tariqa est présente et active. Il dit à son propos : « celui qui apprend le Matn pourra prétendre en toute certitude qu’il a acquis les bases nécessaires de sa religion ».

Sidi Hamza recommande aussi le Shifâ d’Al-qâdi ‘Iyâd et Nûr Al-yaqîn en Sîra(biographie du Prophète) ainsi que le Sahîh Al-Bukhârî en Hadîth. Dans diverses occasions religieuses au sein des Zawiya les relectures du Coran, d’Al-Bukhârî et du shifâ sont à l’honneur.

Le modèle de la Tariqa al-qâdiriyya al-butshîshiyya est la preuve vivante que les soufis sont les plus attachés à la loi divine et ses principes. L’effort du travail sur soi et le combat contre l’âme charnelle sont raffermis certainement et mieux réussis par l’apprentissage des sciences utiles, car une tradition rapporte : « un savant est plus puissant contre le diable que mille adorateurs ignorants ».

Enfin, les soufis sont aidés et soutenus par la lumière de la piété qui leur permet d’apprendre et de comprendre aussi bien la science venant de Dieu (‘ilm ladunî) que Ses signes subtils (latâif) et les finalités de Ses lois (maqâsid)... Dieu dit dans le Coran: « Soyez pieux et Dieu vous enseignera (vous dispensera Sa science). Dieu est Omniscient » Sourate II, verset : 282.
L’Imâm Al-Shâfi'î avait écrit ces vers quand il était jeune élève chez son maître Wakî‘a :
« Je me suis plaint auprès de mon maître Wakî‘a ma mauvaise mémorisation (apprentissage).
Il m'a enseigné alors de me tenir loin des péchés (tant extérieurs qu’intérieurs).
Et il me dit : « la science est une lumière, et la lumière de Dieu ne peut être donnée à un pécheur ».


Notes de bas de page:
[1]Phrase rapportée par le spécialiste du hadîth Ahmad Zarrûq, par le spécialiste du hadîth 'Ali ibn Ahmad al-'Adawî dans le tome 2 de ses œuvres, par al-Hâfiz `Ali al-Qari al-Harawi et d'autres.
[2]Voir « Ihtîfâl bi al-mawlid An-nabawî » du professeur Al-Bashîr Al-mahmoudî : éd. : Al-matba‘atu wa al-warrâqatu Al-wataniyya : Marrakech, 2006 : pages 36--39.
[3]On trouve aussi sous cette catégorie : la « salafiyya at-taymiyya » et la « salafiyya hanbaliyya » qui sont modérés et prennent en considération les arguments des compagnons et des anciens savants : ils reconnaissent le soufisme et la doctrine théologique du Ash‘arisme. La deuxième catégorie de salafisme est la « salafiyya fiqhiyya » qui représente une continuité et une concordance avec la logique et les instruments juridiques des quatre doctrines : donc pour elle, il y a un traitement juridique horizontal et vertical des affaires (qui prend en considération les variables du temps et de l’espace tout en restant lié au texte traditionnel et sa finalité : en utilisant les règles prescrites par les compagnons et par les quatre doctrines pour l’Ijtihâd). Même référence page 40.
[4]Leur doctrine repose sur leur interprétation personnelle du Coran et de la Sunna. Le wahabbisme se considère comme un mouvement et non pas comme une doctrine mais la réalité et l’impact de ses fatwa fait qu’il ne peut qu’être classé comme doctrine, voir même comme une idéologie dangereuse.
[5]Voir « Itqân As-san‘a fî tahqîq ma‘anâ al-bi‘a » du docteur Abdellah Ibn As-seddîq Al-ghumârî ou al-‘Izz Ibn ‘Abdessalâm dans sa classification.
[6]A propos de ce sujet on conseille une référence très utile : il s’agit d’un petit traité du grand savant et Imâm Abdellah Ibn As-seddîq Al-ghumârî : « Ithâf Al-athkiyâ fî jawâz At-tawwassul bi al-anbiyâ wa al-awliyâ ».
[7]Cité par An-nawawî dans ses quarante Hadîth.
 Islam_net
Dimanche 5 Août 2007

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As-Salamou 3alaykoum,

Sidi Hamza recommande le Sahîh Boukhâri...Est-il vrai que tous les hadiths dans ce livre sont sahih ?
 ashwaq
Dimanche 5 Août 2007

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La Oumma entière et ce depuis plusieurs siécles considére à l'unanimité que les deux ouvrages: Al-Bukhârî et Muslim sont les deux livres authentiques (Sahîh) pour tout l'Islam sunnite, ils sont donc en deuxième position après le Coran.
Les critères d'Al-Bukhârî sont trés stricts et trés sévére, et vous remarquerez qu'un même Hadîth est répété plusieurs fois car il est pris de plusieurs sources différentes et toutes ces sources sont les sources les plus dignes de confiance de toute l'humanité.
Al-Albânî était le seul qui osa critiquer le Hadîth Al-Bukhârî en rendant faible certains Hadîth (qui ne correspondait pas à son idéologie)!!!!
 Islam_net
Lundi 6 Août 2007

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As-Salamou 3alaykoum,

Donc, si les hadiths dans le Sahîh Boukhâri sont très strictes et sahih, puis-je mettre en application tous les hadiths à l'aide d'un commentaire (Fath oul bâri) ? Si tous les hadiths sont sahih, ça veut dire que tous ce que le Nabiy (saw) dit est sans aucune ambiguité, donc si notre école dit une chose et qu'on trouve un hadith dans le sahih Boukhâri qui dit le contraire, peut-on laisser l'avis de l'école pour suivre le hadith authentique ?
 ashwaq
Lundi 6 Août 2007

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Non cher frère,
car seul les savants (donc les doctrines) peuvent distinguer les Hadîth abrogés et abrogeants (nâsikh wa mansûkh) et ceux spécifiques à certains (ou à une situation particulière)de ceux qui concernent tout le monde.....Ceci sans parler des risques des mauvaises interpretations...Seuls les savants (qui ont atteint le degré de l'Ijtihâd absolu) peuvent utiliser directement le Hadîth et le Coran pour statuer.
Dans le malikisme (qui est une doctrine vivante) il y a toujours des savants qui comparent et étudient les preuves traditionnelles (en particulier le Sahîh Al-Bukhârî)pour actualiser notre doctrine et statuer sur les nouveaux sujets.

Voir pour comprendre ce point clé de notre religion: voir absolument le chapitre:
http://www.doctrine-malikite.fr/index.php?action=rubrique&numrub=5

ainsi que la section: Suivre une doctrine

Pour plus de clareté:
Dans le Sahîh Al-Bukhârî: vous pouvez trouver un Hadîth sur un sujet qui ne l'interdit pas puis un autre quelques pages plus tard qui l'interdit;
Et même dans le Coran: (voir le chapitre "Condition de la Fatwa") il y a le verset de la Sourate Al-baqara qui n'interdit pas le vin et puis plus tard vous avez le verset de la Sourate Al-mâida qui l'interdit fermement:
si la personne ne connaît pas An-nâsikh wa al-mansûkh (l'abrogé et l'abrogeant): et qu'il va lire que le premier: il dira moi je peux consommer le vin!! et il va s'égarer et égarer ceux qui vont le suivre.

Idem pour le Hadîth sur les tombes: il y a un permier Hadîth qui interdit de les visiter puis un second qui dit: "je vous avais interdit de visiter les tombes, maintenant visitez les...."
Les ignorants qui ont lu seulement le permier Hadîth vont vous dire: c'est Haram.....!!!

Les exemples se multiplient...

Ou pour la question du sadl et du qabd: il y a des Hadîth dans Al-Bukhârî où on dit que le Prophète a fait le sadl et d'autres qui disent qu'il a fait le qabd (voir le post : Taawudh,basmala et position des mains).
Donc on doit comprendre que les deux versions sont possibles et respecter les avis divergeants sur la question...

En résumé, sans rentrer dans les détails:
Il faut laisser faire les savants et ne pas s'aventurer dans les domaines qu'on ne connaît pas!

Voici un extrait de la Fatwa du Sheikh mauritanien Murabtal Hadj sur le fait de suivre un des quatre Madhhabs (doctrine, école) autorisés (traduit par Hamza Yusuf Hanson) : Je réponds que le suivi d'une doctrine reconnue (taqlid) est obligatoire pour quiconque n'est pas un mujtahid absolu. Je vais mentionner, si Allah le permet, toutes les conditions préalables à un tel rang. [Sidi Abdullah Ould Hajj Ibrahim] a dit dans son Maraqi as-Sa'ud :
« [Le taqlid] est nécessaire pour tout autre que celui qui a atteint le rang de l'ijtihad absolu. Et ce, même s'il est un [mujtahid] limité qui est incapable [d'accomplir un ijtihâd absolu].»
Commentant ce passage, [Sidi ‘Abdullah] dit dans Nasru al-bunud : « Cela signifie que le taqlid est une obligation pour quiconque n'est pas un mujtahid absolu même s'il a atteint le rang partiel de l'ijtihâdmuqayyad (conditionné)… [Jusqu'à ce qu'il dise], « et demandez aux gens du rappel, si vous ne savez pas. » : Coran 16/43 »
Il a également dit : « [Quant à] la nécessité de s'attacher à un madhhab spécifique, les [savants] ont mentionné que cela est obligatoire pour quiconque présente un manque [dans les conditions de l'ijtihâd]. »
Il dit dans le Nashru al-bunud : « Cela signifie qu'il incombe à quiconque n'a pas atteint le degré de l'ijtihâd absolu de suivre un madhhab spécifique. »
Sidi Abdullah dit encore dans Maraqi as-Sa'ud: « Le consensus aujourd'hui s'est établi sur les quatre, et tous ont interdit d'en suivre un quelconque autre».
Il dit dans Nashru al-bunnud : « Ceci signifie que le consensus des savants d'aujourd'hui est de dire qu'il y'a quatre écoles de pensées, et je réfère aux écoles de Mâlik, Abû Hanîfa, Shâfi‘î et Ahmad [ibn Hanbal]. En vérité, la totalité des savants ont interdit de suivre toute autre école d'un mujtahid absolu indépendant depuis le huitième siècle quand l'école de Dâwûd az-Zâhirî est morte, et ce jusqu'au 12 ème et les siècles suivants ... »
Dans le chapitre concernant le raisonnement par déduction dans le Maraqi as-sa'ud, [Sidi ‘Abdullah] dit : « Et quant à celui qui n'est pas un mujtahid, baser ses actions directement sur une preuve scripturaire première [Coran et hadîth] n'est pas admissible. »
Il dit dans Nashru al-bunnud : « Cela signifie qu'il est interdit à quiconque n'est pas un mujtahid de baser ses actions directement sur un texte du Livre ou de la Sunna même si la transmission est authentique, à cause de la forte probabilité qu'il y ait d'autres considérations comme l'abrogation, la limitation, la spécificité à certaines situations, et d'autres facteurs de ce type que nul autre qu'un mujtahid ne peut complètement appréhender avec précision. Donc rien ne peut le protéger d'Allah Exalté à part suivre un mujtahid. L'Imam al-Qarafi [Ahmad Ibn Idris Shihâbu ed-dîn as-Sanhaji al-Qarâfi al-Mâlikî est né en Egypte au septième siècle, et y est mort en 684. Il est l'un des plus grands savants Malékites qui n'aient jamais vécu et est tout spécialement connu pour son travail sur la méthodologie et la loi (usûl al-fiqh). Il était un maître en langue Arabe et a produit des travaux remarquables en grammaire. Son livre adh-Dhakhîra est un ouvrage magistral de 14 volumes publiés récemment aux Emirats qui examine le fiqh Malékite avec des preuves des sources de l'usûl (les piliers de la religion). Il est enterré à Qarâfi en Egypte près de l'Imâm ash-Shafi‘î. Qu'Allah leur fasse miséricorde à tout les deux.] a dit : ‘Et prenez garde à ne pas agir comme certains étudiants le font quand ils raisonnent directement a partir d'un hadîth, alors qu'ils ne savent même pas son authenticité, et laissant de coté ce qui a été mentionné [par les Imams] concernant les subtilités qu'ils impliquent ; en faisant cela, ils se sont égarés et ont égarés d'autres avec eux. Et quiconque interprète un verset ou un hadith d'une manière qui en change le sens originel, sans preuve [dalîl] est un kâfir (mécréant).' » Voir « Nashur al bunud ‘ala maraqi as-sa'ud, kitab al ijtihad fi al-furu'u » (1409 de l'hègire. Beyrut: Maktabat al-Kutub. p.309)
Quant aux conditions de l'ijtihâd absolu et indépendant, elles sont mentionnées dans le Maraqi as sa'ud :
« Le mujtahid doit être d'une extrême intelligence par nature, et il y'a désaccord au sujet de celui qui est connu pour rejeter le raisonnement par analogie [qiyâs] »
« Il doit connaître les responsabilités [juridiques] à travers des preuves intellectuelles sauf si une preuve clairement transmise indique le contraire (car toute chose est considérée comme licite tant qu'il n'existe pas de texte clair de la tradition qui prouve le contraire : là il faut utiliser les outils du droit musulman (qiyâs ou istihsân) par le mujtahid pour trancher) ».
« [Les sciences de la] grammaire, de la prosodie, de la philologie, combinées à celles de l'usul et de la rhétorique doivent être en sa maîtrise. »
« Selon les gens de la précision, [il doit savoir] où peuvent être trouvés les jugements sans la condition d'avoir mémorisés les textes eux-mêmes. »
« [Tout cela doit être appris] avec une maîtrise d'au moins un niveau moyen. Il doit également connaître les sujets sur lesquels il y'a consensus. »
« [De plus il doit connaître] des sujets plus pointus telles que la condition des hadîths uniques, et ce qui fait l'autorité d'un grand nombre de transmissions ; [la connaissance] de ce qui est authentique et de ce qui est faible est aussi requise. »
« La connaissance de ce qui a été abrogé et de ce qui abroge, de même que les contextes dans lesquels tel verset a été révélé ou tel hadîth transmis est également une condition qui doit être remplie. »
« Le statut des narrateurs ou des compagnons [doit aussi être connu]. Alors, tu peux suivre quiconque remplit les conditions mentionnées selon l'opinion la plus authentique. »

 ashaarite
Lundi 6 Août 2007

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Allahu Akbar Allahu Akbar, ça c'est de la science, vraiment on avait besoin de cela!
Merci infiniment.

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