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Doctrine Malikite

Au Nom de Dieu le Clément, Miséricordieux



Le Prophète (paix et salut sur lui) dit : « Chercher la science est une obligation pour chaque musulman ».

Il dit aussi : « les Anges étendent leurs ailes à celui qui cherche la science : par satisfaction de ce qu'il fait ».

Et il dit : «Certes, Allah, et Ses anges, les habitants des cieux et de la terre, jusqu'à la fourmi dans sa tanière et jusqu'au poisson prient pour celui qui enseigne aux gens le bien ».

Qu’Allah fasse de ce Forum une aumône courante pour Sa Face généreuse.

Que nos intentions soient purement pour Allah seul.

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Lundi 6 Octobre 2008

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Nous allons traiter ce sujet en trois points :
1. Les arguments du Coran et de la sunna qui ordonnent au musulman l’équilibre et qui interdisent les excès (l’exagération).
2. Le récit des communautés avant la communauté musulmane qui ont lâché la religion à cause de l’exagération.
3. Le nouveau mode d’intégrisme résultat des mauvaises interprétations de la religion et des textes ainsi que de l’ignorance et du non respect des autres.

1. les arguments du Coran et de la sunna ordonnant l’équilibre:

Allah (Gloire à Lui) dit dans le Coran :

« C'est ainsi que Nous fîmes de vous une communauté du juste milieu (wasatâ) pour que vous soyez témoins aux gens, comme le Messager sera témoin à vous »
Coran: Sourate II, verset 143

« Dieu n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité …»
Coran: Sourate II, verset 286.

Le bien aimé Prophète (paix et salut sur lui) dit :
« Cette religion est facilité, celui qui va la durcir (et chercher la difficulté) sera vaincu (ne pourra pas suivre) »

عن أبي هريرة رضي الله عنه عن النبي صلى الله عليه وسلم قال: ''إن الدين يسر، ولن يشاد الدين أحد إلا غلبه، فسددوا وقاربوا وأبشروا واستعينوا بالغدوة والروحة وشيء من الدلجة'' أخرجه البخاري ومسلم. ومعنى الحديث: النهي عن التشديد في الدين بأن يحمّل الإنسان نفسه من العبادة ما لا يتحمله إلا بكلفة شديدة، وهذا هو المراد من قوله صلى الله عليه وسلم: ''لن يشاد الدين أحد إلا غلبه'' أي أن الدين لا يؤخذ بالمغالبة، فمن شاد الدين غلبه وقطعه
وكان يقول صلى الله عليه وسلم: خذوا من العمل ما تطيقون، فإن الله لا يمل حتى تملوا

Quand le Prophète (paix et salut sur lui) a envoyé Mu‘âd Ibn Jabal comme messager (des bonnes valeurs) au Yémen il lui dit : « soit annonciateur de la bonne nouvelle, n'éloigne pas les gens de la religion de Dieu, cherche la facilité(facilite) … » [1]
Toujours dans ce même contexte il dit : « Soyez des annonciateurs de la bonne nouvelle, n'éloignez pas les gens de la religion de Dieu, cherchez la facilité(facilitez) et évitez la difficulté (les choses dures et compliquées) (ne rendez pas les choses difficiles) »[2]

‘Aïsha (que Dieu l'agrée) rapporte: « Chaque fois qu'on a laissé au Messager de Dieu (paix et salut sur lui) le choix entre deux solutions, il en prenait toujours la plus aisée tant qu'il ne s'agissait pas d'un péché. Quand c'était un péché il en était le plus éloigné…( Al-Bukhârî Chapitre 72, 638)

Aïsha (que Dieu l'agrée) a rapporté que le Prophète (paix et salut sur lui) rentra chez elle alors qu'une femme se trouvait chez elle. Il lui demanda : « Qui est cette femme ? »-Une telle, répondit-elle, elle me faisait part de tout le temps qu'elle consacre à la prière. - Tais-toi, lui dit-il, « contentez-vous de faire votre possible. Dieu ne se lassera pas (de vous récompenser) tant que vous-même vous ne vous fatigueriez pas (de pratiquer votre culte) ». La religion (actes cultuels) la plus agréable au Prophète, conclut Aïsha, était celle qui était appliquée par le fidèle avec le plus de régularité[3]. (Même si ce n'est que peu de chose)


Le Prophète disait aussi que notre corps a un droit (sur nous), notre famille (épouse) a un droit et notre seigneur a un droit : il faut donner à chacun son droit…

Trois hommes vinrent visiter les maisons des femmes du dernier Messager (صلى الله عليه و سلم) , s’interrogeant sur son adoration, et quand on leur a cité cela, ils semblent la minimiser et dirent : « Où sommes-nous du Prophète ? Allah lui a pardonné ses péchés passés et futures » ; puis ils firent les commentaires suivants ; le premier dit : « Moi je prie toute la nuit toujours. » Le deuxième dit : « Moi, je jeûne toute l’année (en permanence) et je ne mange pas ». Le troisième dit : « Moi, je ne touche pas de femme et je ne me marie jamais ».Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) vint et dit : « C’est vous qui avaient dit ceci et cela…Par Dieu je suis celui qui craint Dieu le plus et qui est le plus pieux ; mais je jeûne et je mange , je prie et je dors et j’épouse les femmes. Celui qui ne veut pas (suivre) ma Sunna n’est pas de moi (je me désavoue de lui). » (Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim)

جاء ثلاث رهط إلى بيوت أزواج النبي صلى الله عليه وسلم ، يسألون عن عبادة النبي صلى الله عليه وسلم ، فلما أخبروا كأنهم تقالوها ، فقالوا : أين نحن من النبي صلى الله عليه وسلم ؟ قد غفر الله له ما تقدم من ذنبه وما تأخر ، قال أحدهم : أما أنا فإني أصلي الليل أبدا ، وقال آخر : أنا أصوم الدهر ولا أفطر ، وقال آخر : أنا أعتزل النساء فلا أتزوج أبدا ، فجاء رسول الله صلى الله عليه وسلم فقال : (أنتم الذين قلتم كذا وكذا ؟ أما والله أني لأخشاكم لله وأتقاكم له ، لكني أصوم وأفطر ، وأصلي وأرقد ، وأتزوج النساء ، فمن رغب عن سنتي فليس مني .
ورد هذا الحديث من طرق عديدة ، وهو حديث في أعلى مراتب الصحة ، رواه البخاري ومسلم عن أنس بن مالك رضي الله عنه.

Abû Mas‘ûd Al-Ansârî (que Dieu l'agrée) a rapporté : « un homme dit à l'Envoyé de Dieu- Paix et salut sur lui- : Il m'arrive parfois de ne plus faire la prière en commun à cause d'un tel qui la rend trop longue ». Jamais je n'ai vu le Prophète - Paix et salut sur lui- en faisant un prône, très irrité comme ce jour là. Il dit : « Ô hommes ! Vous poussez les gens à fuir la prière (en commun).Que celui qui dirige la prière la rende courte, car il y aura parmi les hommes, le malade, le faible et celui qui a d'autres préoccupations ».[5]

Attention :
Simplicité et facilité ne veulent pas du tout dire : désobéissance à Allah, débauches et concessions malheureuses.
On ne peut se désengager du devoir du respect de la loi divine sous prétexte de facilité… Et la contrainte (ou la nécessité) a ses règles…


2. Le récit des communautés avant la communauté musulmane qui ont lâché la religion à cause de l’exagération

Allah (Gloire à Lui) dit :
« Dis : 'Ô gens du Livre, n'exagérez pas en votre religion, s'opposant à la vérité. Ne suivez pas les passions des gens qui se sont égarés avant cela, qui ont égaré beaucoup de monde et qui se sont égarés du chemin droit... »
Coran : Sourate 5 (Al-mâida), verset 77

« Ô gens du Livre (Chrétiens), n'exagérez pas dans votre religion, et ne dites de Dieu que la vérité… »
Coran : Sourate 4, verset 171.

«Ensuite, sur leurs traces, Nous avons fait suivre Nos [autres] messagers, et Nous les avons fait suivre de Jésus fils de Marie et lui avons apporté l'Evangile, et mis dans les coeurs de ceux qui le suivirent douceur et mansuétude. Le monachisme (rahbâniyya) qu'ils inventèrent, Nous ne le leur avons nullement prescrit. [Ils devaient] seulement rechercher l'agrément de Dieu. Mais ils ne l'observèrent pas (ce monachisme) comme il se devait. Nous avons donné leur récompense à ceux d'entre eux qui crurent. Mais beaucoup d'entre eux furent des pervers. »
Coran : Sourate 57, verset 27.

En effet le Coran nous cite ainsi que des membres de la communauté chrétienne entre autre se sont imposés eux même des choses qu'ils n'ont pas pu supporter par la suite car incompatible avec la nature humaine (comme le fait de ne pas se marier)…



3. Le nouveau mode d’intégrisme résultat des mauvaises interprétations des textes :

Au sujet de « l’intégrisme », Bernard Nadoulek a fait cette remarque fort juste : « L’intégrisme islamique, loin d’être un reflet du passé, représente au contraire une forme détournée de modernité. » [ (« L’épopée des civilisation ». Edition Eyrolles, 2005.P.290).]

Concernant les quatre écoles traditionnelles (sunnites), le Sheykh Abdallah Penot a écrit (dans son introduction à sa traduction du Coran) :
« Si l’on exclut le Shiisme qui, du fait de ses particularités, ne se réclame pas exactement des mêmes sources ; l’Islam (sunnite) a fonctionné grosso modo à travers ces quatre écoles sur la base de ces principes pendant quatorze siècles. Si ces écoles sont aujourd’hui les seules représentatives du courant majoritaire de l’Islam, c’est tout simplement parce qu’elles sont les seules à avoir (providentiellement) survécu, de nombreuses autres ayant disparu sous la pression des évènements.
« Cela étant, ces écoles ont été récemment battues en brèche par la naissance de ce que l’on a du mal à appeler un courant de pensée, tant la pensée semble absente du wahhabisme et de ses dérivés./…/ Le Coran, qui fut longtemps considéré comme un texte difficile et dont l’interprétation ne pouvait être abandonnée à n’importe qui, est désormais traité comme un texte « banal » par les partisans du « simplisme » wahhabite. Un credo on ne peut plus simple, un moralisme intransigeant mais de façade qui dissimule parfois mal les écarts de ses sectateurs, un littéralisme étroit doublé d’une tendance très nette de la vulgarisation[6] , telles sont les principales tendances de ce mouvement religieux/…/.
« Or, il n’est pas inutile de rappeler, en ces temps de « libre examen » version islamique, que la notion d’Idhn, ou « permission d’enseigner », a toujours été un aspect majeur de la transmission du savoir en Islam. Que doit-on penser de ces légions d’universitaires d’origine musulmane qui, forts d’un diplôme acquis le plus souvent laborieusement en droit, économie ou sciences sociales, se sentent investis de la mission de réexpliquer les Textes à leurs malheureux compatriotes qui n’ont pas bénéficié de leurs « cursus universitaire » ? Et c’est précisément chez ces « lettrés » que le wahhabisme fait le plus de ravages ! La vérité est que celui-ci est une idéologie strictement anti-traditionnelle qui contient en germe une destruction en règle de l’Islam classique, pour peu qu’elle continue de se développer avec le soutien des pétrodollars ». [ A.Penot : Introduction p. VII. Le Coran. Alif Editions.2004.]


Qu'Allah nous donne la bonne compréhension ; et fasse de nous des ambassadeurs du bel islam du juste milieu et de la sagesse. âmîn.

Sujets liés à voir absolument :

Histoire du Wahhabisme et leur idéologie dangereuse

Fatwa sur le devoir de suivre une des 4 écoles reconnues

Voir aussi au sujet du Djihâd : quel compréhension et quel contexte ? Le sujet suivant :
Le Grand Djihâd

A l’époque du prophète, sur lui la grâce divine et la paix, l’Islam était réellement menacé de disparaître en raison de l’acharnement des arabes idolâtres et des Juifs d’Arabie. Dieu a donc imposé le Combat (Jihâd) comme une légitime défense et comme expression du Talion (qui fait partie de la Coutume Divine) pour sauver la vie des croyants et pérenniser la Religion. Ensuite, vint la grande Victoire décisive (la libération de la Mecque) qui allait installer pour toujours la Religion parachevée, n’en déplaise à ses adversaires. Et ni les Croisades, ni les Colonisations n’ont réussi à l’abattre. Sa victoire est acquise et l’Islam ne disparaîtra jamais, conformément à la parole de Dieu :
« A dater de ce jour tout espoir est perdu pour les mécréants [d’anéantir] votre religion. Ne le craignez pas, redoutez-Moi plutôt ! En ce jour, J’ai parachevé pour vous votre religion, J’ai parfait pour vous Ma grâce et vous ai agréé l’Islam comme religion » (Coran5, 3). [ Coran5, 3. Tr. A. Penot.]
Cette victoire perpétuelle est inscrite de toute éternité dans le plan Divin (La « Tablette Gardée »). [ Cf. Coran 85, 21-22.]

Notes et références :

[1]Al-Bukhâri, dans le chapitre (Kitâb) al-Maghâzî : Le Messager (paix et bénédictions d'Allah soient sur lui) envoya Mu‘âdh ibn Jabal et Abû Mûsa au Yémen afin d'y inviter ce peuple à l'Islam. Il leur recommanda de leur rendre les choses faciles et non difficiles, d'encourager les gens et de ne pas les effrayer.

[2] Sahîh al-Bukhârî, Vol. 1, #69.

[3] Rapporté par Al-Bukhârî, Hadîth 40 (p 27) le livre de la foi : « le sommaire du sahih al-bukhârî » par L'Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi (Tome I).

[4] Rapporté par At-tirmithî dans « Ash-shamâil » (176), et Ibn ‘asâkir (1/331).

[5] Rapporté par Al-Bukhârî, Hadîth 79 (p 45) le livre de la science : « le sommaire du sahih al-bukhârî » par L'Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi (Tome I).

[6] Dr Abdallah utilise ici ce terme vulgarisation selon l’acception guénonienne : c'est-à-dire le fait de rendre vulgaire, de désacraliser. En effet, on ne peut, sous prétexte de diffuser l’Islam au plus grand nombre, réduire sa doctrine à une seule forme exotérique, en ignorant (et pire, en niant) l’immensité de sa profondeur ésotérique.



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