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Au Nom de Dieu le Clément, Miséricordieux
Le Prophète (paix et salut sur lui) dit : « Chercher la science est une obligation pour chaque musulman ».
Il dit aussi : « les Anges étendent leurs ailes à celui qui cherche la science : par satisfaction de ce qu'il fait ».
Et il dit : «Certes, Allah, et Ses anges, les habitants des cieux et de la terre, jusqu'à la fourmi dans sa tanière et jusqu'au poisson prient pour celui qui enseigne aux gens le bien ».
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Emprunter de l'argent Harâm القرض من مال حرام
Question :
Je voulais vous demander si on peut emprunter de l'argent en sachant qu'il est haram mais on lui rend son argent en halal ?
Merci pour les renseignements ...
Réponse :
يجوز أخذ المال الحرام والانتفاع به سداداً عن الدين إذا كان الحلال في المال غالباً على الحرام،
وهو قول ابن القاسم من المالكية بناءً على أن قاعدة الشرع اعتبار الغالب. الحرام لا يتعدى الذمتين
فإن كان الغالب الحلال أجاز ابن القاسم معاملته واستقراضه، وقبض الدين منه، وقبول هديته وهبته وأكل طعامه،
وحرم جميع ذلك ابن وهب وكذلك أصبغ، على أصله من أن المال إذا خالطه حرام يبقى حراماً كله يلزمه التصدق بجميعه.
التفرقة بين ما إذا كان الدائن يعلم حقيقة المال الحرام الذي دفعه المدين سداداً عن دينه، أو كان لا يعلم...
البخاري في صحيحه(3842) أن أبا بكر الصديق كان له غلام يخرج له الخراج،
وكان أبو بكر يأكل من خراجه، فجاء يوماً بشيء فأكل منه أبو بكر، فقال له الغلام
أتدري ما هذا؟ فقال أبو بكر: وما هو؟ فقال: كنت تكهنت لإنسان في الجاهلية وما أحسن الكهانة إلا إني خدعته، فلقيني فأعطاني بذلك، فهذا الذي أكلت منه، فأدخل أبو بكر يده، فقاء كل شيء في بطنه
البيهقي في (السنن الكبرى) (5/335) عن ربيع بن عبدالله سمع رجلاً سأل ابن عمر
: إن لي جاراً يأكل الربا، أو قال: خبيث الكسب،
وربما دعاني لطعامه أفأجيبه، قال: نعم
قال البيهقي :رحمه الله-: 'وهذا إذا لم يعلم أن الذي قدم إليه حرام،
فإذا علم حراماً لم يأكله كما لم يأكل رسول الله -صلى الله عليه وسلم- من الشاة التي قدمت إليه.
La réponse à votre question est sujette à divergence entre les savants selon les détails concernant cet argent:
*Des savants (comme Ibn Wahb ou Asbagh) interdisent toutes transactions(crédit, prendre son don ou son cadeau,ou manger de sa nourriture...) avec celui qui a une partie de son argent qui est issue du Harâm (même si il a une autre partie de son argent issue du Halâl) tant qu'on le sait. C'est la réponse la plus scrupuleuse et qui vous évite de tomber dans les choses douteuses.
Donc il est clair que celui qui a tout son argent du Harâm et on sait qu'il a tout son argent du Harâm : on ne prendra rien de lui car cet argent doit être rendu à ses vrais propriétaires ou donné aux pauvres s'il n'a plus de propriétaires.
*D'autres savants comme Ibn Al-qâsim de l'école malikite disent qu'il est licite de prendre l'argent de la personne (qui vous rembourse votre crédit ou qui vous donne crédit sans intérêt bien sûr) si les revenus (l'argent) Halâl chez lui sont majoritaires par rapport aux revenus(l'argent) Harâm.
Il en est de même si on ne connaît pas l'origine de cet argent : on pourra le prendre de lui (pour le remboursement ou pour le crédit sans intérêt).
Il en est de même si son argent est douteux (في ماله شبهة) . Mais le mieux dans ce cas c'est de l'éviter.
En effet une des règles de jurisprudence nous dit :
الأصل في المال والتعامل به الإباحة، ولا يثبت التحريم بمجرد الاحتمال
L'origine de l'argent et ses transactions est la licéité et le statut illicite n'est pas acquis par le simple doute(supposition)...
*D'autres savants avancent le fait que le Prophète (paix et salut sur lui) lui même avait des transactions avec des juifs et des polythéistes et acceptait leur présent alors que ces gens là avaient de l'argent sale mélangé avec de l'argent bon, donc pour ces savants prendre l'argent ou les cadeaux (licites en eux même) ou les crédits (sans intérêt) de celui qui a son agent mélangé est halal.
C'est pour cela que l'imâm As-sayutî penche (concernant les transactions avec celui qui a une majorité d'argent haram) vers le statut de la karâha (détestable) et non de l'interdiction stricte, comme d'ailleurs beaucoup de malikites, shafiites et une partie des hanbalites.
Sachez enfin que :
Le prophète (paix et salut sur lui) dit : « laisse ce qui provoque en toi le doute, pour ce qui ne provoque en toi aucun doute » : « دع ما يريبك إلى ما لا يريبك »
Notre conseil donc est de chercher dans la mesure du possible : une personne qui a des revenus(argent) Halâl pour prendre de lui votre crédit (et sans intérêt bien sûr).
Question:
Peut-on emprunter de l'argent à un collégue non musulman (sans intérêt)?
Réponse:
Oui sans problème: tant qu'il s'agit d'un crédit sans intérêt et sans clause illicite (قرض حسن):
Preuve:
Zeyd ben Sa'na, un savant juif de Médine vint au Prophète exiger sa créance. Il lui tira l'habit de son épaule, le prit au col brutalement et lui dit avec dureté :
'Vous, les Beni 'Abdul-Muttalib, vous atermoyez (tumâtilûn) vos dettes !' 'Omar alors, le réprimanda et durcit le ton. Le Prophète sourit et lui dit : 'Moi et lui, nous avions plus besoin d'autre chose de ta part, ô 'Omar : que tu me recommandes de bien régler ma dette, et que tu lui recommandes de réclamer son dû de bonne façon'. Puis il ajouta : 'Il reste (en fait) au terme (de la dette) trois (jours)'. Et il ordonna à 'Omar de le payer et de lui donner en plus vingt mesures ' çâ' ', pour l'avoir effrayé.
Ce fut la cause de l'entrée à l'islam de cet homme qui disait : 'Il ne manquait aucun signe parmi les signes de la prophétie de Muhammad, que je ne reconnus, sauf deux : sa magnanimité prime sa colère et le surplus d'emportement aveugle ne fait qu'ajouter à sa magnanimité. Ainsi, je l'éprouvai avec cette histoire 'de dette''. Et je le trouvai alors, tel que décrit (dans les anciens livres). Quand à ma dette donnez la aux pauvres parmi les musulmans . (Rapporté par Ibn Hibbân (1/521))
Dans la Sunna aussi: la mère des croyants ‘Âïsha raconte que le prophète (paix et salut sur lui) avait acheté d’un juif des produits alimentaires pour un délai et a laissé comme caution son bouclier…(Rapporté par Al-Bukhâri dans le livre de « Arrahn » 3/116, les « Sunan » de Nisâî 7/303)
Et il a acheté une marchandise d’un juif avec des facilités de paiement...(Ahkâmu ahli adhimma 1/269)
« Quand le père de Jaber Ibn Abdellah est mort, il avait laissé 30 wasaq (une monnaie de l’époque: 1 wasaq équivaut à environ 150kg) qu’il avait emprunté d’un juif, Jaber essaya de demander au juif de lui laisser un peu de temps pour qu’il puisse honorer le crédit de son père mais en vain. Il demanda alors au prophète d’intercéder en sa faveur….»(Rapporté par Al-bukhâri ; Kitâb alistiqrâd 3/84)
Ce Hadith prouve une fois de plus qu’on peut demander un crédit ou un emprunt aux non musulmans. Exception faite d’un crédit avec intérêt (ribâ) ou d'un crédit qui va engendrer une soumission ou une coalition avec eux (contre des musulmans par exemple) ou qui va emmener la personne à commettre un interdit religieux.
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