Extrait du livre:
«Muhammad, l'intercesseur de la Umma, l'élu de Dieu, le bien aimé des croyants»:
Quant au devoir de l’aimer, plusieurs versets et hadîths authentiques l’ordonnent :
Dieu – exalté soit-Il – dit dans le Saint Coran :
« Dis : “Si vos pères, vos fils, vos frères, vos épouses, votre clan, les biens que vous avez acquis, un négoce dont vous craignez le déclin, des maisons où vous résidez, vous sont plus chers que Dieu et Son Prophète et la lutte dans le chemin de Dieu, alors attendez-vous à ce que Dieu vienne avec son Ordre.” Dieu ne dirige pas les gens pervers. » Coran 9/24.
Anas rapporte que le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Il existe trois qualités qui permettent à une personne de goûter à la douceur de la foi : préférer Dieu et Son Messager à toute chose, aimer quelqu’un seulement pour Dieu, et que l’idée de revenir à la mécréance lui fasse autant horreur que l’idée d’être jetée dans le Feu [de l’Enfer]. » [1]
Le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Nul n’est véritable croyant s’il ne m’aime pas plus que son père, son fils et tous les gens. » [2]
Notre maître ‘Umar – que Dieu l’agrée – a dit au Prophète (paix et salut sur lui): « Je t’aime par-dessus tout, à part l’âme que je porte en moi. »
Le Prophète lui répondit alors [en lui indiquant le chemin vers la foi] : « Aucun d’entre vous ne sera véritablement croyant tant que je ne serai pas, pour lui, plus cher que sa propre âme.
‘Umar dit alors : « Par Celui qui a révélé le Livre, je t’aime plus que mon âme. »
Le Prophète (paix et salut sur lui) dit alors : « Maintenant ‘Umar, tu l’as [c’est-à-dire, tu as atteint la foi]. » [3]
Ibn ‘Umar rapporte que le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Si mon amour se mélange au cœur d’un homme, Dieu interdira l’Enfer à son corps. »[4]
L’amour du Messager est avant tout synonyme de son obéissance.
Dieu dit dans le Coran : « Nous n’avons envoyé de messager que pour qu’il soit obéi par la permission de Dieu. Si, lorsqu’ils ont fait du tort à leurs propres personnes, ils venaient à toi en implorant le pardon de Dieu, et si le Messager demandait le pardon pour eux, ils trouveraient, certes, Dieu très Accueillant au repentir, Miséricordieux. Non ! Par ton Seigneur ! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu’ils ne t’auront pas demandé de juger de leurs disputes, et qu’ils n’auront éprouvé nulle angoisse pour ce que tu auras décidé, et qu’ils se soumettent complètement. »[5]
Ce verset insiste sur le devoir d’obéir au Prophète car, en réalité, c’est la vraie preuve d’amour ; il relate aussi le grand mérite de demander pardon à Dieu par l’intermédiaire du Messager, et finalement, l’importance de la soumission inconditionnelle aux ordres du Messager.
Le Prophète (paix et salut sur lui) précise que tout acte pieux fait par le fidèle est limité dans le temps et l’espace et conditionné par l’intention, si ce n’est l’amour pour lui qui est au-delà de la piété et permet au disciple, entre deux battements de cœur, d’être parmi la plus haute élite, en compagnie des prophètes dans le Paradis le plus haut. Il dit à un Compagnon qui venait demander la faveur de sa compagnie au Paradis alors qu’il savait que ses actes ne lui permettaient pas une telle station : « L’homme est avec celui qu’il aime. » [6] Autrement dit : « Si tu m’aimes, tu seras avec moi. »
L’amour de sa famille
L’amour des gens de la maison du Prophète fait partie de l’amour que l’on doit porter au Prophète (paix et salut sur lui).
Dieu dit dans le Coran : « Dieu ne veut que vous débarrasser de toute souillure, ô gens de la maison [du Prophète] (ahl al-bayt), et vous purifier pleinement. »[7]
Le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Je suis sur le point d’être rappelé [par Dieu] et de répondre [à ce rappel]. Je vous laisse les thaqalayn [les deux dépôts] : le livre de Dieu et ma famille. [Dieu] m’a informé qu’ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils reviennent vers moi près du bassin [jusqu’au Jour du Jugement]. Regardez donc bien comment vous les traiterez après moi. »[8]
Muslim, at-Tirmidhî et al-Hâkim ont aussi rapporté ce témoignage de Zayd Ibn al-Arqam : « Un jour, le Messager de Dieu a prononcé un discours au milieu de nous. Après avoir loué et remercié Dieu, il a dit : “Ô gens ! Je suis un être humain. Bientôt, un messager de mon Seigneur viendra, et je répondrai. Je vous laisse les [deux] thaqalayn (deux lourds dépôts) : le premier est le Livre de Dieu, dans lequel il y a la bonne orientation et la lumière. Prenez donc le livre de Dieu et attachez-vous-y fermement !” Et il ajouta : “… et les gens de ma maison. Je vous rappelle Dieu par les gens de ma maison !” »
Dans une autre version[9] , un Compagnon demanda : « En plus de tes épouses, quels sont les gens de ta maison ? » Le Prophète (paix et salut sur lui) répondit : « ‘Alî et sa descendance, al-‘Abbâs et sa descendance, Ja‘far et sa descendance, et ‘Aqîl et sa descendance. »
Il faut noter qu’il y a plusieurs versions de ce hadîth authentique, dont une où le Prophète (paix et salut sur lui) cite aussi sa Sunna (tradition) en second lieu après le livre de Dieu et il dit ensuite : « ‘Itratî ahlu baytî. »
L’imam Ibn Hanbal rapporte, d’après Abû Dharr, que le Messager de Dieu a dit :
« Les gens de ma maison sont auprès de vous comme le bateau de Nûh (l’Arche de Noé) : celui qui est monté a été sauvé, et celui qui l’a manqué s’est noyé. »[10]
Dieu dit dans le Coran : « Dis : “Je ne vous demande aucun salaire pour cela, si ce n’est votre amour envers les proches.” »[11]
L’imam Ahmad, at-Tabarânî et al-Hâkim ont rapporté d’Ibn ‘Abbâs ce témoignage : « Lorsque ce verset a été révélé, on a demandé : “Ô Messager de Dieu ! Qui sont tes proches envers qui l’amour nous est obligatoire ?” Le Messager de Dieu répondit : “‘Alî, Fâtima et leurs deux enfants.” »
Selon at-Tabarânî, dans Al-Awsât, Ibn ‘Umar a dit : « La dernière chose que le Prophète a dit est ceci : “Trouvez dans les gens de ma famille ma succession.” »
Le Prophète a dit : « Ô gens ! Je ne suis qu’un être qui répondra bientôt au messager du Seigneur (l’ange de la mort). Je laisse entre vos mains deux dépôts précieux : le premier, le Livre (Coran) de Dieu ; vous y trouverez la bonne direction et la lumière, mettez donc ses prescriptions en pratique et attachez-vous-y. Et le deuxième, les membres de ma maison. Je vous appelle (à la vénération) de Dieu à travers les membres de ma maison, je vous appelle (à la vénération) de Dieu à travers les membres de ma maison. »
Husayn demanda : « Ô Zayd ! Qui sont les membres de sa maison ? Ses femmes ne sont-elles pas de ses membres ? » Il répondit : « Certes, ses femmes font partie des membres de la maison, elles sont aussi les membres auxquels on ne fera pas aumône après son départ. » Il répliqua : « De qui s’agit-il donc ? » Zayd répondit : « Ce sont la famille de ‘Alî, la famille de ‘Aqîl, la famille de Ja‘far et la famille de ‘Abbâs. »[12]
Ibn ‘Umar a raconté qu’Abû Bakr as-Siddîq – que Dieu l’agrée – a dit : « Cherchez la proximité (urqubû) de Muhammad à travers les membres de sa famille. » [13]
Le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Aimez Dieu pour Ses bienfaits sans fin, aimez-moi pour l’amour de Dieu, et aimez les gens de ma maison par amour pour moi. »[14]
Ash-Sha‘bî rapporte : « Zayd, après avoir guidé la prière des morts, s’apprêtait à monter sur son mulet lorsque ‘Abdallâh Ibn ‘Abbâs arriva. Il lui céda sa monture. Ibn ‘Abbâs dit : “Oui, c’est ainsi qu’on nous a ordonné de nous comporter avec les oulémas (les savants en Dieu).” Zayd embrassa sa main et lui dit : “C’est ainsi qu’on nous ordonne d’agir avec les gens de la maison de l’Envoyé de Dieu.” » [15]
Le respect du Prophète, de sa famille et de ses Compagnons, passe d’abord par l’obéissance à ses prescriptions et conseils, par le fait de le prendre comme exemple et de chercher les guides spirituels vertueux qui rappellent ses vertus, ses comportements et qui guident vers sa voie.
Les principaux signes de son Amour
Les principaux signes de l’Amour du Prophète (paix et salut sur lui) sont :
1. Le fait de le préférer à tous les biens de ce bas monde, à soi-même et à quiconque (même à son enfant et à sa propre famille).
2. Le fait d’aimer et de respecter sa noble famille et ses compagnons.
3. Le fait de prier abondamment sur lui.
4. Le fait d’aimer les gens de Dieu et les savants pieux et vertueux et chercher leur compagnie.
5. Le fait de suivre ses enseignements et de lui obéir en toute chose et en toute situation.
6. Le fait de défendre sa cause et sa sunna, d’abord et avant tout par le bon comportement (envers son prochain) et la bonne parole.
7. Le fait de veiller à l’union sacrée de la Umma et d’éviter les causes de la division.
Notes:
[1]Tradition rapportée par al-Bukhârî, hadîth n° 16, p. 19, chap. Le livre de la foi (2), dans « Le sommaire du Sahîh al-Bukhârî » par l’imam Zayn ad-Dîn Ahmad Ibn ‘Abd al-Latîf az-Zubaydî, tome I. Rapporté aussi par Muslim.
[2]Tradition rapportée par al-Bukhârî, hadîth n°14 et 15, p. 19, chap. Le livre de la foi (2), dans « Le sommaire du Sahîh al-Bukhârî » par l’imam Zayn ad-Dîn Ahmad Ibn ‘Abd al-Latîf az-Zubaydî, tome I. Rapporté aussi par Muslim et Nasâ’î.
[3]Tradition rapportée par al-Bukhârî selon ‘Abdullâh Ibn Hishâm, hadîth n° 2144, p. 895, chap. Le livre des serments et des voeux (76), dans « Le sommaire du Sahîh al-Bukhârî » par l’imam Zayn ad-Dîn Ahmad Ibn ‘Abd al-Latîf az-Zubaydî, tome II.
[4]Rapporté par Abû Na‘îm, dans Hilyatu al-awliyâ’ (7/255).
[5]Coran 4/64-65.
[6]Tradition rapportée par al-Bukhârî, hadîth n° 1530, p. 629, chap. Le livre des fastes des Compagnons du Prophète (000). Et est considéré comme Compagnon quiconque a vu ou a tenu compagnie au Prophète (56), dans « Le sommaire du Sahîh al-Bukhârî », par l’imam Zayn ad-Dîn Ahmad Ibn ‘Abd al-Latîf az-Zubaydî, tome II.
[7]Coran 33/30-34.
[8]Ce hadîth, appelé hadîth ath-thaqalayn, a été relaté par beaucoup de traditionnistes avec plusieurs versions : Muslim dans son Sahîh, Ahmad Ibn Hanbal dans son Musnad, (tome IV, p. 366), al-Bayhaqî dans ses Sunan (tome II, p. 148 et tome VII, p. 30), ad-Dâramî dans ses Sunan (tome II, p. 45 et tome VII, p. 102), at-Tahâwî dans Mushkil al-athâr (tome IV, p. 368), at-Tirmidhî dans ses Sunan, tome II, p. 308.
[9]Voir le Sharh Muslim d’an-Nawâwî.
[10]Tradition rapportée dans le Musnad de l’imam Ahmad : Ce hadith est aussi relaté par al-Hâkim dans Mustadrak as-Sahîhayn en disant que ce hadith est authentique (sahîh) selon les conditions de Muslim.
Ibn Hajar al-Haytamî rapporte aussi ce hadîth dans son Majmu‘ al-Zawâ’id, selon al-Bazzâz qui le tient de ‘Abdallâh Ibn Zubayr et d’Ibn ‘Abbâs.
[11]Coran 42/23.
[12]Tradition rapportée par Muslim et an-Nawâwî, dans Le Jardin des Vertueux.
[13]Tradition rapportée par al-Bukhârî, Muslim et an-Nawâwî
[14]Tradition authentique selon les critères d’al-Bukhârî et Muslim, rapportée par at-Tirmidhî, at-Tabarânî, al-Hâkim, d’après Ibn ‘Abbâs.
[15]Tradition rapportée par at-Tabarânî, al-Bayhaqî et al-Hâkim.