Cas 1 : médicaments (à absorber par voix orale) qui contiennent des produits illicites, comme ceux à base d’alcool :
Chez certains savants[1], il est autorisé d'absorber une substance normalement illicite lorsque la maladie est conséquente (sérieuse ou grave), qu'il n'y a pas de remède licite (équivalent) et que le médecin compétent pense qu'il y a une forte probabilité (zann ghâlib) que le médicament guérisse la maladie par la permission de Dieu.
Il n'y a pas de divergences à propos du cas où, quel que soit le type d'affection dont on souffre (très bénigne, sérieuse ou très grave), un autre remède que ceux qui sont interdits est disponible sans délai : dans ce cas,
l'emploi de ce remède licite s'impose et l'absorption d'une substance interdite reste interdit.
Cas 2 :
Pour les médicaments à base d’alcool
qu’on n’absorbe pas : comme ceux pour les blessures ou le cas de votre épouse :
Là il y a une divergence dûe au fait qu’il y a certains savants qui considèrent que le vin et l’alcool sont à la fois une souillure physique (najâsa) et une souillure morale (rijs). Alors que d’autres les considèrent seulement comme une souillure morale et donc pour ces derniers on peut utiliser l’alcool pour les blessures et on peut utiliser aussi le parfum à base d’alcool.
Donc l’unanimité est donc sur le fait que la règle est que l’alcool et le vin sont interdits à la consommation seulement.
On a détaillé l’avis des quatre écoles concernant la najâsa de l’alcool et du vin dans le sujet « les parfums à base d’alcool » sur ce forum : lien :
http://www.doctrine-malikite.fr/index.php?action=forum&subaction=message&id_chambre=3399&id_sujet=37423
Notre avis est que tant que votre épouse doit utiliser ce médicament « prescrit par son médecin» et réputé efficace contre son infection
et tant qu’elle en avale pas : il n’ y a pas de soucis, cela est licite Inshâ Allah selon les avis cités dans le post indiqué.
Notes:
[1]Voir : Abû Yûssuf (Al-Hidâya 1/26, Radd ul-muhtâr 1/365, 9/491) et Ad-Durr ul-mukhtâr 9/558.
D’autres savants sont plus sévères.
Trois Hadîth sont à prendre en compte pour ce sujet :
Le Prophète a dit : 'Dieu a créé la maladie et son remède et a créé pour chaque maladie son remède. Soignez-vous donc. (Mais) ne vous soignez pas avec ce qui est illicite' (rapporté par Abû Dâoûd, n° 3874).
Le Prophète, questionné au sujet du médicament dans lequel on a mis de l'alcool, a dit à propos de l’alcool (vins) : 'C'est une maladie, ce n'est pas un remède' (rapporté par Abû Dâoûd, n° 3873, at-Tirmidhî, n° 2047).
Le Prophète a autorisé à des gens de la tribu de 'Urayna, qui étaient tombés malades et souffraient, à boire de l'urine de chamelle (rapporté par al-Bukhârî, Muslim, et d'autres).